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Israël "déçu" par l''attitude d''Obama envers l''Iran

16 janvier 2012, 00:00

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Israël "déçu" par l''attitude d''Obama envers l''Iran

Le vice-premier ministre israélien, Moshe Yaalon, s''''est dit dimanche 15 janvier "déçu" de l''attitude de Barack Obama envers l''Iran, qu''il juge trop timorée. Il dénonce notamment un comportement motivé, selon lui, par des considérations électorales à dix mois du scrutin présidentiel aux Etats-Unis.

Evoquant les hésitations de l''administration américaine à imposer sans attendre des sanctions pourtant votées par le Congrès, il a comparé ce comportement à celui de la France et de la Grande-Bretagne qui "adoptent, elles, une position très ferme et comprennent que des sanctions doivent être immédiatement imposées" à l''Iran, soupçonné de vouloir se doter de l''arme nucléaire. "Aux Etats-Unis, le Sénat a adopté une résolution, par cent voix contre une, pour imposer de telles sanctions mais le gouvernement hésite, de crainte de voir s''envoler les prix du pétrole en cette année d''élection", a dit Yaalon à Radio Israël. "A cet égard, c''est décevant", a-t-il ajouté.

De son côté, Téhéran a annoncé dimanche via son ministère des affaires étrangères que les Etats-Unis ont envoyé une lettre à l''Iran à propos du détroit d''Ormuz. Le porte-parole du ministère n''a cependant pas dévoilé le contenu de ce courrier, qui est en cours d''examen. "Si nécessaire nous y donnerons une réponse", a précisé le responsable iranien.

Vendredi, le New York Times, avait affirmé que les Etats-Unis avaient utilisé un canal secret pour mettre en garde le guide suprême iranien l''ayatollah Ali Khamenei contre une fermeture du détroit d''Ormuz, passage stratégique pour le trafic pétrolier.

Fin décembre, Téhéran avait menacé de fermer le détroit si les pays occidentaux adoptaient des sanctions contre ses exportations pétrolières en raison de son programme nucléaire controversé. Près de 35 % du pétrole brut transporté par voie maritime dans le monde transite par le détroit d''Ormuz.

Washington s''inquiète des actions du Mossad

L''assassinat, probablement par le Mossad, d''un cinquième scientifique iranien mardi dernier était celui de trop. Les États-Unis font entendre de plus en plus ouvertement ces derniers jours leur exaspération à l''égard des services secrets israéliens. Ils craignent qu''ils ne les entraînent dans un conflit aux retombées catastrophiques avec l''Iran, en pleine année électorale. Barack Obama a appelé Benyamin Nétanyahou le lendemain même de l''incident, officiellement pour garantir le «soutien indéfectible des États-Unis à la sécurité d''Israël», mais d''importants exercices antimissiles communs prévus au printemps ont été reportés, officiellement pour des raisons budgétaires.

L''Administration a aussi fait fuiter des révélations embarrassantes sur les tactiques du Mossad. Le magazine Foreign Policyaffirme que des agents israéliens ont recruté des militants de l''organisation sunnite pakistanaise Jundallah en se faisant passer pour des membres de la CIA. Le stratagème découvert en 2007-2008 avait provoqué la colère de George Bush, mais aucune action de sa part. Dès son arrivée à la Maison-Blanche, Barack Obama a réduit la coopération avec le Mossad avant d''en réinstaurer certains aspects.

L''Administration américaine a condamné l''assassinat de Mostafa Roshan avec une force inhabituelle et nié toute complicité, alors que l''Iran dit avoir la preuve de celle-ci. Le Wall Street Journal fait état de la frustration de responsables des services de renseignement américains. Les États-Unis, confient-ils anonymement, devraient consacrer plus de moyens à scruter les activités du Mossad alors que les intentions d''Israël ne sont pas toujours très claires. La perception de l''imminence du danger que représente l''Iran n''est pas la même chez les deux alliés. À la Maison-Blanche, on doute encore que Téhéran veuille passer au stade de la construction d''une bombe l''assassinat du scientifique survenu deux mois à peine après une explosion mystérieuse ayant détruit une base de missiles, est considéré comme une provocation inutile, qui pourrait inciter Téhéran à accélérer son programme nucléaire.

À Tel-Aviv, l''annonce de la production d''uranium enrichi par Téhéran la semaine dernière dans son nouveau site de Fordow est considérée comme une ligne rouge. Israël craint que Barack Obama ne soit pas à 100 % engagé de son côté, alors que les candidats républicains parlent sans complexe de bombarder l''Iran. Le chef d''état-major des armées, Martin Dempsey, se rendra cette semaine en Israël pour tenter de convaincre Nétanyahou de ne pas lancer d''attaque militaire contre le complexe nucléaire iranien. Les demandes répétées du secrétaire à la Défense, Leon Panetta, sont pour l''instant restées sans réponse.

Sources : Le Monde.fr & Le Figaro.fr

Le Monde.fr & Le Figaro.fr