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Israël rapatrie son ambassadeur au Caire
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Israël rapatrie son ambassadeur au Caire
Israël a rapatrié, le samedi 10 sepetembre, son ambassadeur en Egypte, Yitzhak Levanon, après l''''attaque dans la nuit du bâtiment abritant sa représentation diplomatique au Caire par une foule de manifestants.
L''Etat hébreu maintient tout de même un diplomate en poste en Egypte, premier pays arabe à avoir signé la paix avec lui en 1979.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dans une déclaration télévisée en soirée, a souligné la volonté de son pays de préserver ce traité de paix.
"Israël continuera à respecter strictement l''accord de paix avec l''Egypte", a-t-il dit. "Nous coopérons avec le gouvernement égyptien afin que notre ambassadeur puisse retourner bientôt au Caire."
L''attaque de l''ambassade représente le premier incident diplomatique majeur en Egypte depuis l''arrivée au pouvoir du Conseil suprême des forces armées (CSFA) en février, après la démission du président Hosni Moubarak.
L''ambassadeur Yitzhak Levanon, ses collaborateurs et leurs familles sont arrivés en Israël samedi matin. Un autre avion a ramené six membres de la sécurité de l''ambassade, qui avaient été laissés sur place pour tenter de protéger les lieux avant de les quitter avec l''aide de militaires égyptiens.
Des manifestants, réunis vendredi soir place Tahrir pour exiger une accélération du processus de transition après le renversement d''Hosni Moubarak en février, ont convergé vers l''immeuble abritant la représentation diplomatique d''Israël. Ils en ont saccagé le hall et ont jeté au sol des documents et le drapeau israélien.
La police a tiré des coups de feu en l''air et usé de gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule, qui a aussi incendié des pneus sur la chaussée et mis le feu à au moins quatre véhicules près de l''ambassade, située dans des étages élevés d''un immeuble résidentiel donnant sur le Nil.
Selon le ministère de la Santé, trois personnes ont été tuées et 1.049 autres blessées dans des affrontements entre les manifestants et la police.
REUNION DU CSFA
Au lever du jour samedi, environ un demi-millier de manifestants continuaient de défier la police, certains d''entre eux jetant des pierres contre les forces de l''ordre. La police les a progressivement repoussés et a pris le contrôle des lieux.
Face à l''escalade de la violence, le Premier ministre égyptien Essam Charaf a réuni ce samedi matin un conseil des ministres extraordinaire avant de s''entretenir avec le général Mohamed Hussein Tantaoui, qui dirige le CSFA depuis le 11 février.
Selon la chaîne de télévision Al Arabia, Charaf a présenté sa démission au Conseil militaire, qui l''a refusée. Le Premier ministre avait laissé entendre un peu plus tôt sur un site internet d''informations qu''il pourrait proposer de quitter ses fonctions à la suite de l''attaque survenue dans la nuit.
Le ministre de l''Information, Osama Hassan Heikal, a prévenu que les personnes ayant participé à l''attaque de l''ambassade israélienne, seraient poursuivies devant une cour de sécurité de l''Etat.
L''Egypte "prendra les mesures judiciaires pour traduire les personnes arrêtées et les personnes reconnues coupables d''incitation ou de participation aux événements de vendredi devant la cour de sûreté de l''Etat", a-t-il déclaré.
Les Etats-Unis, alliés aussi bien d''Israël que de l''Egypte, ont exprimé leur préoccupation et ont invité l''Egypte à "honorer ses obligations internationales" et à protéger la mission israélienne.
Samedi soir, Benjamin Netanyahu, s''adressant à des journalistes, a salué le rôle "essentiel" joué par le président américain Barack Obama afin que le personnel puisse être évacué de l''ambassade cairote.
Il s''agit de la seconde éruption de violence autour de l''ambassade d''Israël au Caire depuis la mort de cinq gardes-frontières égyptiens en août. Ces derniers ont été tués au cours d''une opération militaire israélienne dans le Sinaï contre des hommes armés responsables de la mort de huit Israéliens.
Des manifestations quotidiennes ont lieu depuis aux abords de la représentation diplomatique, que les autorités égyptiennes ont entrepris de protéger avec un mur, rapidement recouvert de slogans anti-israéliens et des couleurs nationales de l''Egypte.
"Le fait que les autorités égyptiennes aient finalement agi avec détermination est louable. Ceci étant dit, l''Egypte ne peut laisser passer ce coup sévère porté aux relations avec Israël et cette violation manifeste des normes internationales", a réagi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dans un communiqué.
DES GARDES ONT CRAINT POUR LEUR VIE
Vendredi, après un rassemblement en faveur d''une accélération des réformes démocratiques, des manifestants ont brisé le mur à l''aide de marteaux et de barres métalliques.
Les six gardes israéliens restés dans l''ambassade ont alors été assiégés et, d''après des collaborateurs de Benjamin Netanyahu, certains ont craint pour leur vie et demandé par téléphone au Premier ministre qu''il transmette leurs adieux à leurs familles.
Benjamin Netanyahu a téléphoné aux militaires égyptiens assurant l''intérim à la tête de leur pays ainsi qu''à des responsables de l''administration américaine. Des forces de sécurité égyptiennes sont ensuite intervenues pour extraire les six gardes du bâtiment.
"Je suis heureux que nous soyons parvenus à éviter une catastrophe", a dit Benjamin Netanyahu, selon un collaborateur.
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