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Italie : La crise politique s''aggrave
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Italie : La crise politique s''aggrave
La crise au sein de la coalition de droite au pouvoir en Italie, née de la rivalité entre Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini, s''''est aggravée, le mardi 7 septembre, avec la volonté affichée du chef du gouvernement de voir le président de la Chambre des députés relevé de ses fonctions.
En voulant adresser une telle demande au président Giorgio Napolitano, Silvio Berlusconi signifie qu''une réconciliation est improbable avec son ancien allié au sein du parti du Peuple de la liberté (PDL), formation que Fini a quittée en juillet.
La perspective d''élections anticipées avant la fin de la législature en 2013, que le chef du gouvernement jugeait jusqu''à présent évitable, prend de ce fait du relief.
Mardi soir, Fini a riposté en affirmant qu''il resterait à son poste pendant toute la législature et a jugé que Berlusconi, par sa demande au chef de l''Etat, montrait ses lacunes en droit constitutionnel.
"Tout le monde sait qu''on ne peut chercher à se débarrasser du président de la Chambre des députés, que personne n''a le pouvoir de demander une telle chose et que personne n''a le pouvoir de le faire", a-t-il dit à la télévision en brandissant un exemplaire de la constitution italienne.
Il a ajouté que son groupe allait continuer à soutenir Berlusconi car la tenue d''élections législatives anticipées, a-t-il estimé, serait "irresponsable".
Silvio Berlusconi et son allié de la Ligue du Nord Umberto Bossi ont jugé que les attaques virulentes lancées par Gianfranco Fini dimanche contre le président du Conseil étaient incompatibles avec la position qu''il occupe au parlement.
Tout en s''engageant à ne pas provoquer d''élections anticipées, Gianfranco Fini s''est livré, devant ses partisans, à une attaque ad hominem contre Silvio Berlusconi, reflétant le mépris qu''il éprouve pour le chef du gouvernement.
Il l''a accusé d''avoir fait une "génuflexion" devant le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi lors de la récente visite de ce dernier à Rome et lui a également reproché de se "coucher" devant la Ligue du Nord.
Plutôt que des divergences de fond, les deux hommes s''opposent surtout sur le mode de fonctionnement du PDL, que Fini accuse Berlusconi d''avoir transformé en une machine de guerre à son usage exclusif.
Il est difficile de dire si l''initiative commune de Berlusconi et de Bossi a des chances de déboucher sur une révocation de Fini. Pour l''heure, au palais présidentiel, on indique qu''aucune demande d''audience n''avait été déposée mardi.
Italo Bocchino, l''un des proches de Fini, a exclu une réponse favorable du président Napolitano à la demande de Berlusconi et Bossi, estimant que celle-ci contrevenait à la séparation des pouvoirs inscrite dans la Constitution.
Il a rappelé que c''était Berlusconi lui-même qui avait créé le système actuel en permettant au chef d''un des partis au pouvoir de devenir président de la Chambre, contrairement à de nombreux pays où le poste est dévolu à un homme politique chevronné au-dessus des contingences politiques.
Le départ de Gianfranco Fini du PDL a privé le gouvernement de sa majorité au parlement et l''éventualité d''un scrutin anticipé prend régulièrement de l''épaisseur.
Silvio Berlusconi a décidé de solliciter ce mois-ci la confiance du parlement qui sera appelé à se prononcer sur un programme en cinq points de mesures allant de la réforme de la justice à l''aide au sud du pays, nettement moins riche que le Nord.
Fini dispose de suffisamment d''élus à ses côtés - 34 à la Chambre, dix au Sénat - pour faire tomber le gouvernement lors de ce vote mais il affirme ne pas vouloir provoquer un scrutin anticipé.
La Chambre des députés fait sa rentrée parlementaire mercredi, le Sénat une semaine plus tard.
La Ligue du Nord pousse de son côté Berlusconi à s''en remettre au verdict des urnes pour sortir de cette crise, d''autant qu''elle se sait en position de force compte tenu de la faiblesse actuelle de l''opposition de centre gauche.
Les derniers sondages font apparaître une érosion de la cote de Berlusconi, sur fond d''économie fragile et de scandales qui ont coûté leur poste à plusieurs membres du gouvernement.
Mais les sondages d''opinion montrent aussi que Silvio Berlusconi serait à nouveau élu si un scrutin avait lieu aujourd''hui avec, cependant, une majorité moins solide.
(Source : Reuters)
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