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Italie: sécurité renforcée après des attaques contre des centres d''impôts

18 mai 2012, 00:00

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Italie: sécurité renforcée après des attaques contre des centres d''impôts

L''''Italie connait une certaine tension après des agressions contre l''agence italienne de collecte des impôts, Equitalia, et l''attaque d''un dirigeant d''entreprise, revendiquée par un groupe anarchiste. 

La crise en Italie entraîne une hausse des violences, et le gouvernement veut y faire face. "Il y a au total plus de 14.000 cibles à risque surveillées par les forces de police. Il y a plus de 550 personnes protégées (...) et plus de 2000 policiers affectés à cette tâche", indique un communiqué du ministère de l''Intérieur, jeudi. Celui-ci a été publié après une réunion des services de sécurité, après les nombreuses agressions contre des bureaux ou des employés d''Equitalia, l''agence italienne de collecte des impôts, et une dizaine de jours après un attentat contre le patron d''Ansaldo Nucleare, une filiale du géant Finmeccanica. 

Rancoeur contre Equitalia, l''agence de collecte des impôts
Il y a une semaine, deux inspecteurs d''Equitalia ont été agressés à coups de poing à Milan par un entrepreneur, tandis que des échauffourées avaient éclaté le même jour lors d''une manifestation devant des bureaux Equitalia à Naples. la même semaine, un homme avait pris en otages des employés d''Equitalia à Bergame et en décembre, un groupe anarchiste avait envoyé un colis piégé à un dirigeant d''Equitalia, le blessant aux yeux et aux mains, tandis que les fausses alertes à la bombe dans les bureaux d''Equitalia ne se comptent plus. 

En réaction, le chef du gouvernement Mario Monti est monté en première ligne, jeudi, pour apporter son "soutien inconditionnel" à Equitalia. Il s''est rendu au siège romain de l''agence, dont il a rencontré les dirigeants. Il en a profité pour "apporter le soutien inconditionnel du gouvernement", "face aux nombreux actes d''intimidation et d''agression qui se sont répétés avec fréquence ces derniers temps et qui doivent être fermement condamnés".  

Depuis plusieurs mois, les suicides de chômeurs ou d''entrepreneurs étranglés par les dettes se sont multipliés en Italie, augmentant la rancoeur et la frustration d''une partie de la population contre Equitalia et le gouvernement de Mario Monti, qui a mis en oeuvre une sévère cure d''austérité. 

Un parti anti Equitalia?
L''amertume contre les impôts suscite également une fronde populiste. Ainsi, à Naples vient d''être lancé un projet pour fonder un parti politique anti-Equitalia, avec parmi ses parrains l''ex-joueur de footbal Diego Maradona, à qui le fisc italien réclame depuis des années des dizaines de millions d''euros. "Il est juste que tout le monde paye ses impôts, mais de manière humaine et équitable, et surtout en ne privant pas de pauvres gens des économies de toute une vie et en pratiquant des taux usuraires", affirment les promoteurs de ce mouvement. 

Et Beppe Grillo, un comique reconverti dans la politique qui a remporté un succès avec son mouvement populiste "Cinq étoiles" lors des dernières municipales, a pour sa part estimé jeudi qu''"Equitalia doit être fermée demain matin".  
Le gouvernement de Mario Monti a fait de l''évasion fiscale un de ses chevaux de bataille et Rome a réussi en 2011 à récupérer 12,7 milliards d''euros grâce à la lutte contre ce phénomène et table sur un résultat encore meilleur en 2012. 

Menaces anarchistes
Une cellule de la Fédération anarchiste informelle (FAI) a par ailleurs revendiqué, le 11 mai, les tirs par deux hommes à moto, 4 jours plus tôt, qui avaient blessé à une jambe le patron d''Ansaldo Nucleare. Envoyée au Corriere de la sera, la lettre de la cellule Olga (Ikonomidou, du nom d''une militante anarchiste détenue en Grèce) de la FAI annonçait de nouvelles actions pour venger huit anarchistes emprisonnés en Grèce. 

  Une missive, reçue mercredi par deux journaux du sud du pays, qui profère des menaces contre le chef du gouvernement italien Mario Monti, serait en revanche un faux selon le Corriere della Sera. 

(Source : AFP/L’Express.fr)

 

AFP/LExpress.fr