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Italie : Silvio Berlusconi risque un nouveau désaveu dans les urnes
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Italie : Silvio Berlusconi risque un nouveau désaveu dans les urnes
Les opérations de vote ont repris lundi en Italie où 50 millions d''''électeurs sont appelés à se prononcer sur quatre référendums qui pourraient tourner de nouveau au désaveu pour Silvio Berlusconi.
A la suspension des opérations de vote dimanche soir, la participation dépassait les 41% d''inscrits, ce qui devrait permettre de franchir le quorum fixé à 50% des électeurs plus un lundi à 15h00 (13h00 GMT), heure de clôture de la consultation.
Ces votes, organisés sur initiative de l''opposition, portent sur la relance du programme nucléaire, sur "l''empêchement légitime" permettant aux ministres de ne pas comparaître devant la justice et sur la privatisation des services de l''eau.
Mais la classe politique, et les Italiens en général, y voient un plébiscite pour ou contre Silvio Berlusconi, dont un nouveau revers dans les urnes pourrait précipiter la chute.
Le dernier référendum à avoir atteint le quorum remonte à 1995. Six consultations ont été annulées depuis faute de participation suffisante mais l''opposition de centre gauche s''est efforcée de mobiliser les électeurs et l''affluence enregistrée dimanche lui donne des raisons d''espérer.
"Beaucoup interpréteront (cette participation) comme une grande victoire de l''opposition, un nouveau coup porté au gouvernement", écrit le quotidien turinois La Stampa lundi. "Mais la véritable victoire sera différente et elle sera grande: un désir renouvelé de participation des citoyens."
La commission à l''origine du référendum sur la privatisation des services de l''eau a affirmé que le quorum avait été atteint avant même la fermeture des bureaux de vote.
Silvio Berlusconi, qui a annoncé qu''il ne participerait pas à ces référendums dits "abrogatifs", aborde ce vote affaibli par trois procès pour corruption et un quatrième pour incitation à la prostitution de mineure et abus de pouvoir.
Lors d''une conférence de presse, il a semblé concéder par avance sa défaite, au moins sur la question nucléaire.
"Nous devrons sans doute dire adieu à la possibilité de construire des centrales nucléaires et nous devons nous engager de manière résolue en faveur des énergies renouvelables", a déclaré le président du Conseil.
Impatience
Les référendums interviennent deux semaines seulement après une déroute de la droite italienne aux élections municipales et régionales, qui ont notamment débouché sur la perte de Milan, fief du "Cavaliere".
Si les Italiens provoquent l''abrogation des lois existantes en votant oui, ils pourraient fragiliser un peu plus la coalition entre le Peuple de la Liberté (PDL) de Silvio Berlusconi et la Ligue du Nord, son indispensable alliée à la Chambre des députés.
Pour les observateurs, la rupture n''est plus qu''une question de temps alors que les prochaines élections législatives sont censées avoir lieu en 2013. La Ligue du Nord avait provoqué la chute du premier gouvernement Berlusconi en 1994.
Roberto Maroni, ministre de l''Intérieur issu de la Ligue du Nord, a exprimé l''impatience de sa formation en invitant Silvio Berlusconi à lancer rapidement un vaste programme de réformes.
"Je pense que Berlusconi est encore capable de parvenir à un consensus plus large que ce qu''il a accompli jusqu''à présent mais il s''agit du dernier test", a-t-il dit, cité par le Corriere della Sera.
Le gouvernement doit se soumettre le 22 juin à un vote de confiance au parlement après un remaniement le mois dernier.
"Berlusconi doit faire preuve de courage et lancer un programme ambitieux pour les deux prochaines années. Il doit le faire maintenant, le 22 juin au parlement", a ajouté Maroni.
Le poids de Fukushima
Au-delà de ses ennuis judiciaires, Silvio Berlusconi est confronté à des difficultés économiques: la croissance italienne a été la plus molle en Europe au cours de la décennie écoulée et le taux de chômage des jeunes évolue aux alentours de 25%.
Le référendum sur le nucléaire suscite les plus vives passions trois mois après la catastrophe survenue à la centrale japonaise de Fukushima-Daiichi. D''après les sondages, une majorité d''Italiens s''opposent à l''énergie nucléaire, dont ils redoutent les risques dans un pays sujet aux séismes.
Berlusconi est en revanche un fervent défenseur de l''atome, qu''il juge indispensable à l''avenir d''un pays qui importe quasiment la totalité de sa consommation énergétique.
Le gouvernement a approuvé l''an dernier la relance du programme de production d''électricité nucléaire, interrompu en 1987 à la suite d''un référendum. Ce projet a été suspendu après la catastrophe de Fukushima.
Deux autres consultations portent sur la privatisation des services de l''eau, présentée par le gouvernement comme une mesure nécessaire au financement d''un service de qualité. Les adversaires de ce projet affirme qu''il aboutira uniquement à une hausse des prix.
L''empêchement légitime" permet aux ministres d''éviter des procès durant l''exercice de leurs fonctions, ce que la gauche considère comme une loi taillée sur mesure pour Berlusconi.
(Source : Reuters)
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