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Japon : La menace radioactive vide Tokyo, mégapole fantôme
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Japon : La menace radioactive vide Tokyo, mégapole fantôme
Les sushis et bars à nouilles, qui fourmillent habituellement d''''hommes d''affaires, sont vides. Beaucoup d''écoles sont fermées. Les entreprises laissent leurs employés chez eux. Tokyo n''est plus la mégapole vibrionnante qu''elle était vendredi matin, avant le séisme qui a dévasté la côte nord-est du Japon.
La menace d''une catastrophe nucléaire à moins de 250 km a fait de certains quartiers des zones fantômes.
Certains Tokyoïtes ont quitté la capitale japonaise. Les files d''attente s''allongent aux guichets des aéroports.
Les autres ont fait des stocks de nourriture et se barricadent chez eux. Tokyo, l''une des villes les plus peuplées et les plus denses du monde, se recroqueville.
"Regardez, c''est comme un dimanche: il n''y a plus de voiture", dit Kazushi Arisawa, un chauffeur de taxi qui attend un client depuis plus d''une heure en bas d''une tour.
"Il y a aussi beaucoup de vent aujourd''hui, ça rend les gens d''autant plus inquiet des radiations", ajoute-t-il.
Les tentatives des autorités japonaises pour empêcher le scénario du pire à la centrale de Fukushima-Daiichi et leurs messages sécurisants ne rassurent pas les Japonais.
Ils ne voient qu''une centrale nucléaire vieille de 40 ans, avec trois réacteurs partiellement en fusion et un quatrième dont le combustible usé est à ciel ouvert.
"Les radiations avancent plus vite que nous", dit Steven Swanson, à Tokyo depuis trois mois avec son épouse japonaise. Pour l''instant, cet Américain de 43 ans reste confiné chez lui mais il est tenté de partir. "Ça fait peur. C''est une triple menace, entre le séisme, le tsunami et les fuites radioactives. On se demande ce qui va suivre."
JETS PRIVÉS
Jusqu''à présent, le vent au-dessus de la centrale de Fukushima a poussé les poussières radioactives vers la mer. Le niveau de radioactivité à Tokyo est presque dans la moyenne.
Au pire, il a atteint mardi le triple de la normale mais même dans ce cas, marcher dans Tokyo est moins grave que de subir une radio des dents. La Croix-Rouge japonaise a affirmé mercredi qu''il n''y avait actuellement pas de risque radioactif dans la capitale.
Pour autant, les travailleurs étrangers les plus fortunés ont quitté le pays, notamment dans la finance, dit-on dans ce secteur. Des milliers de personnes ont sollicité les loueurs de jets privés, dont les prix ont grimpé sans que cela rebute la clientèle.
Au siège de Sony, dans le quartier de Shinagawa, 120 des 6.000 employés sont venus travailler, a dit une porte-parole. L''emblème de la troisième puissance économique mondiale avait demandé aux salariés de rester chez eux.
Plusieurs quartiers de Tokyo ont subi des délestages de courant et les transports ferroviaires sont touchés.
À Akasaka, où d''ordinaire la nuit est animée et les façades sont vivement éclairées, les rues étaient calmes mercredi soir.
"Depuis le séisme, il règne un silence de mort à Akasaka. On peut se réjouir d''être en vie mais si ça continue, ce sera une catastrophe économique", dit Akihiro Sumitani, qui vend des ustensiles de cuisine.
Les épiceries ont fait davantage recette mais certains rayons sont vides. Les seuls passants sont ceux qui tirent leurs valises et se rendent à l''aéroport, parfois sans billet.
"Les réacteurs nucléaires de Fukushima m''inquiètent", dit Anthony Blick, un expatrié qui travaille chez lui depuis le séisme mais préfèrerait partir.
"Il y a beaucoup d''informations mais, malheureusement, elles sont souvent contradictoires. Dans l''idéal, je partirais du Japon mais ce n''est pas faisable en ce moment", ajoute-t-il.
Une mère de famille préfère rester calme et continue à amener ses enfants à l''école, qui demeure ouverte. "Si je leur montre que je m''inquiète, mes enfants vont s''inquiéter", dit-elle.
(Source : Reuters)
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