C’est la satisfaction dans le camp mauricien à New Delhi. Les pugilistes Julie et Colin sont déjà assurés de remporter une médaille. Ils cherchent maintenant à ramener l’or.

Bruno Julie, le médaillé olympique de Pékin n’a pas raté le coche aux Jeux du Commonwealth. Comme chef de file de l’équipe mauricienne de boxe, il a assuré la première médaille de la sélection dans la capitale indienne. Cela au terme d’un combat impeccable, dans l’après-midi du dimanche 10 octobre.
 
Bruno Julie a réduit en silence le complexe sportif Talkatora. Il s’est défait d’Akhil Kumar, l’icône de la boxe en Inde. Il prend par la même occasion, une douce revanche sur celui qui l’avait battu en finale des derniers Jeux du Commonwealth en 2006 à Melbourne. « J’attendais cela depuis quatre ans », lâche le Mauricien après sa qualification pour les demis finales.

En trois rounds, Bruno Julie est redevenu le  « Mauritian Magician ». Il a sorti du grand Julie et a su contrôler son adversaire et gérer son combat. Le médaillé mauricien a fait la différence dans les deux derniers rounds.

« J’ai suivi à la lettre les consignes de mes entraîneurs», explique-t-il avec une joie mesurée, car, pour qui l’objectif reste de faire mieux que la médaille d’argent de 2006, soit ramener l’or. « Parvenir  en demi-finale n’est qu’une étape. A présent, il ne faut pas s’en contenter, mais aller jusqu’au bout », soutient Bruno Julie.

Pour ses entraîneurs aussi, la médaille d’or demeure l’objectif. « Il n’y a pas lieu de s’emballer. Il faut juste garder les pieds sur terre et surtout se concentrer sur la suite car il y a de la place pour aller plus loin dans cette compétition », affirme l’entraîneur national, Judex Bazile.

Un avis partagé par le Directeur Technique national (DTN) de Maurice qui se mouille même à prédire que la médaille est dans les cordes de Bruno Julie. « Il a démontré, jusqu’ici, qu’il revient à son meilleur niveau. Contre Akhil Kumar, il a prouvé qu’il a sa place sur la plus haute marche du podium, dans cette catégorie, et je pense, sincèrement, qu’il l’atteindra », confie Jean-Claude Nagloo.

Avant de penser à la finale, il va falloir passer le cap des demis ce lundi 11 octobre. Ce sera contre Sean Mc Cullagh, dans un combat que les entraîneurs de Bruno Julie estiment à sa portée. « Il a les moyens de passer ce cap. Il faut juste qu’il récupère bien», expliquent Nagloo et Bazile. Face au Gallois, le Mauricien ne vise ni plus ni moins que la finale.

Richarno Colin, non plus, n’a pas raté son rendez-vous. Comme Bruno Julie, il s’est qualifié pour les demi-finales dans sa catégorie des moins-de-64 kg. Il a, aisément, pris la mesure du Jamaïcain Philip Bowes (6-0), sans avoir eu à forcer son talent.

Richarno Colin était, vraiment, au-dessus du lot. Il le confirme en toute modestie : « Mes deux combats d’avant étaient plus durs que celui-ci. Je le savais déjà. Comme me l’ont demandé mes entraîneurs, j’ai fait le forcing dans le premier round pour ensuite gérer la suite. Tout s’est passé comme prévu ».

Ses deux entraîneurs ont un sentiment du devoir accompli. « Avec Bruno, Richarno est le boxeur le plus expérimenté du groupe venu à Delhi. Il a tenu son rang et on savait qu’il n’allait pas avoir de gros soucis pour décrocher une médaille », déclare Jean-Claude Nagloo, le Directeur technique national (DTN).

En demi fianle ce soir, c’est l’Anglais Bradley Saunders qui tentera de barrer la route au Mauricien. Richarno Colin, ne le connaît pas du tout. « S’il est en demi-finales, c’est qu’il doit être compétitif. Je le suis aussi, et, ce sera une belle bataille pour aller en finale », confie notre compatriote.

Cette demi-finale sera une étape cruciale pour Richarno Colin qui est en quête d’une médaille d’or. « Je suis heureux d’avoir assuré une médaille déjà pour Maurice, mais mon but reste l’or », lâche-t-il avec beaucoup de sérénité

Richarno Colin peut bien marquer l’histoire de la boxe locale à Delhi. Avec son titre de champion de la Francophonie, obtenu l’année dernière, il est capable de devenir le premier pugiliste mauricien à rafler le titre du Commonwealth dans la foulée.

Didier Pragassa
(De New Delhi)