Le gouverneur de Tokyo et patron du comité de candidature à l'organisation des jeux Olympiques d'été 2020 a été contraint de s'excuser mardi pour des propos jugés maladroits sur les pays musulmans, alors que l'une des principales villes concurrentes est... Istanbul.

Samedi dernier, le New York Times citait le gouverneur Naoki Inose se laissant aller dans un entretien à des critiques sur la Turquie: "de temps en temps comme pour le Brésil, c'est bien d'avoir un nouveau lieu. Mais les pays islamistes, la seule chose qu'ils ont en commun est Allah et ils se battent les uns contre les autres", avait-il déclaré selon le grand journal américain.

Questionné un peu plus tard sur la façon dont il avait indirectement évoqué la candidature d'Istanbul, un porte-parole du gouverneur avait tenté d'expliquer que ce dernier voulait simplement dire que le fait qu'un pays musulman puisse organiser des Jeux pour la première fois n'est pas un argument suffisant pour être désigné, à l'égal de "premier pays bouddhiste" ou "premier pays chrétien"...

De retour des Etats-Unis, le gouverneur avait tenté dans un premier temps de justifier ses propos sur sa page Facebook, assurant qu'à aucun moment il n'avait voulu dénigrer la candidature d'une ville concurrente, ce qui est formellement interdit par les règles du Comité international olympique (CIO).

Mais mardi il est finalement apparu à la télévision pour exprimer ses regrets. "Il y a eu des commentaires qui ont pu créer un malentendu dans les pays musulmans. Je m'en excuse", a déclaré le gouverneur Inose.

A un peu plus de quatre mois du verdict (101 membres du CIO voteront le 7 septembre), le comité de candidature de Tokyo avait tenté dès lundi de limiter les dégâts. "Si l'angle de l'article nous a surpris, Tokyo-2020 reconnaît avec regret que l'article a pu être perçu comme pouvant faire douter de son engagement vis-à-vis de ses solides principes de candidature", avait souligné le comité tout en réaffirmant "respecter entièrement les règles du CIO concernant les villes candidates".

Les commentaires du gouverneur ont entraîné un petit rappel à l'ordre du CIO. "On ne comprend pas très clairement, à partir de la traduction, ce que voulait dire exactement le gouverneur, mais nous voudrions rappeler à toutes les villes candidates les règles régissant le processus de candidature", a souligné l'instance olympique.

Le comité de candidature d'Istanbul s'est abstenu de commenter l'affaire.