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Jocelyn Chan Low

9 décembre 2012, 21:02

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Jocelyn Chan Low, historien et observateur politique, nous livre ses premières impressions sur le taux de participation et l’absentéisme pour les élections municipales 2012.

Dans l’ensemble, quelle est votre analyse de cette journée d’élections ?

Déjà, la participation des jeunes sera un facteur important. Il semblerait que ces derniers fassent preuve d’une certaine indifférence pour la chose politique. Eux qui n’ont pas connu les heures de gloire des grands partis font, selon mes observations, preuve de rejet à l’égard de cette politique menée par les anciens. Bien sûr, il y a toujours le facteur de socialisation, l’influence familiale qu’on ne peut pas négliger.

Moins d’un électeur sur deux s’est rendu aux urnes. Qu’est-ce que cela traduit de l’électorat ?

Avec un taux de participation qui reste en dessous du chiffre d’un électeur sur deux, et ce malgré l’implication des chefs de parti, cela ne laisse présager rien de bon, en ce qu’il s’agit de la santé démocratique dans les municipalités. Celles-ci n’ont, certes, pas un grand pouvoir, mais cette indifférence peut s’expliquer par l’absence de candidats-députés, ou encore par le fait que les candidats présentés ne soient pas aussi connus que ces derniers.

Pourtant, le taux de participation global est supérieur à celui de 2005. Peut-on parler d’amélioration dans ce cas ?

On doit parler des 55 % qui ne votent pas, de ces personnes qui n’arrivent pas à adhérer aux partis. Même s’il est difficile de dégager des tendances à ce stade, les allégations de «bribes» électorales risquent de favoriser les partis «régionaux», comme le MMSD d’Eric Guimbeau à Curepipe.

Peut-on mettre cette abstention sur le compte d’un manque d’alternatives crédibles ?

De manque d’alternatives, probablement pas, mais plutôt de dévaluation du personnel politique. Le gouvernement se présente dans un contexte post-cassure, alors que l’opposition n’a cessé d’envoyer des signaux contradictoires avant les élections, surtout avec les alliances tantôt faites, tantôt suspendues. Cela a pu causer une démobilisation chez les partisans.

Propos recueillis par Ludovic Agathe