Publicité

Jocelyn Grégoire : « Je rencontrerai les politiciens aussi longtemps qu’il faudra »

8 avril 2012, 11:43

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Le président de la Fédération Créole Mauricien (FCM) insiste qu’il ne fait pas le jeu des politiciens en enchaînant les rencontres avec les leaders politiques. Sa seule préoccupation, ajoute-t-il, est d’aider « à l’avancement des pauvres et de la communauté créole ».

Vous êtes de passage à Maurice et vous profitez de votre séjour pour des rencontres très médiatisées avec les leaders politiques. A quel jeu jouez-vous père Grégoire ?

Je tiens une fois de plus à préciser que je rencontre ces leaders politiques dans un seul but précis : faire avancer la cause de la Fédération Créole Mauricien (FCM). De plus, la population a certainement dû remarquer que je ne rencontre pas ces leaders politiques en catimini. Je veux que tout soit fait dans l’entière transparence. J’avais d’ailleurs pris le soin d’informer les membres de la fédération de mon intention de rencontrer le Premier ministre dimanche lors d’une réunion à Curepipe. J’aimerais, à cet effet, souligner que j’ai eu la bénédiction de l’assistance avant de me diriger vers le Bâtiment du Trésor. De plus, pour les sceptiques qui continuent à croire que je fais de la politique, je tiens à leur dire que j’ai appris de mes erreurs et que depuis l’année dernière, j’ai décidé de retourner aux bases de la fédération, c’est-à-dire militer pour l’éducation, contre la pauvreté, l’inégalité entre autres.

Au nom de qui rencontrez-vous ces leaders politiques ?

Au nom de la FCM, et de ses membres qui sont parfaitement conscients de ma sincérité et de ma détermination à faire bouger les choses.

Est-ce qu’au sein de la FCM, le père Jocelyn Grégoire est la seule personne autorisée à rencontrer les hommes politiques ?

Disons qu’au sein de la FCM, je suis la personne la plus apte à aller rencontrer ces personnes. Premièrement, parce que depuis le temps que je suis actif au sein de la fédération, j’ai multiplié pas mal de rencontres tant avec Navin Ramgoolam, que Pravind Jugnauth ou Xavier Luc Duval, entre autres, et je ne suis jamais allé négocier un ticket, ni une nomination auprès d’eux. En revanche, d’anciens membres de la FCM sont eux déjà partis négocier en leur propre intérêt et ce au nom de la fédération.

On a l’impression que la FCM est une organisation qui est engagée dans le social à temps partiel. Soit uniquement lorsque vous êtes à Maurice…

Nous avons su faire taire ce genre de critiques avec l’acquisition de notre quartier général à Port-Louis. Nous avons de plus créé 200 cellules à travers le pays, qui sont énormément actives dans la formation de ses membres notamment dans l’artisanat. Nous tenons régulièrement des séances de formation en termes de life skills et avons une équipe qui aide ceux souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat auprès de la SMEDA.

Vous êtes à ce jour la seule voix de la FCM. Pendant combien de temps comptez-vous rester à la présidence de la fédération ?

Sachez qu’il y a toutes les années des élections au mois de septembre, où chacun a le droit de se présenter comme candidat.

On constate que vos préoccupations rejoignent celles l’ancien président au sujet de la drogue. Un problème que vous avez subitement commencé à discuter avec les leaders politiques, alors même que le président a commencé à tirer sur la sonnette d’alarme sur l’aggravation de ce fléau…

La drogue est un problème qui me concerne de très près. Je menais campagne contre ce fléau avant même la création de la FCM. La drogue est un danger pour toute la nation. Il est de mon devoir d’en discuter avec nos dirigeants. La création d’une commission d’enquête est primordiale car c’est ainsi que nous parviendrons à démasquer les vrais coupables.

Vous dites que le chef du gouvernement ne semble pas contre la création d’une commission d’enquête. Allez-vous vous contenter d’une aussi simple affirmation de Navin Ramgoolam ?

Je multiplierai les rencontres avec les politiciens aussi longtemps qu’il le faut, pour qu’ils me prennent au sérieux.

Vous avez proposé au Premier ministre l’ouverture d’une université pour les pauvres. De l’autre côté, le gouvernement souhaite qu’il y ait un diplômé par famille. L’effort du gouvernement n’est-il pas suffisant au niveau de l’éducation tertiaire ?

Le gouvernement fait des efforts considérables, mais ces efforts doivent être faits par tout un chacun. Je pense avoir les contacts nécessaires pour créer une université qui privilégierait la formation des pauvres, autant donc aller de l’avant.