Pour l’ex-joueur légendaire de l’équipe de football de Liverpool, les talents à eux-seuls ne suffisent pas pour atteindre les sommets en football. La discipline, la détermination, la foi dans ce que l’on entreprend sont, selon lui, des valeurs indispensables.

Ceux qui s’attendaient à voir l’ex-joueur de Liverpool Football Club John Barnes, donnant libre cours à ses talents d’antan sur le terrain d’entraînement du Centre Technique François-Blaquart, Réduit, ont-ils été déçus ?

« A 48 ans, il ne faut pas s’attendre à des exploits techniques de l’époque où j’étais joueur professionnel. Pour s’en rendre compte, il va falloir regarder des images qui ont immortalisé ces grands moments. Aujourd’hui, je me concentre beaucoup plus sur le partage du savoir-faire et les valeurs que j’ai acquises durant mon parcours », a indiqué John Barnes.

Il était l’invité d’honneur de la Standard Chartered Bank (Mauritius Ltd) dans le cadre de la célébration de son dixième anniversaire. Dans ce contexte, une séance d’entraînement animée par la légende de Liverpool a été spécifiquement organisée à l’intention des 85 jeunes qui forment les jeunes espoirs du football mauricien.

Lancé dans le vif du sujet, John Barnes, comme à l’époque où ses dribbles provoquaient la terreur des arrières, entraîne inexorablement son auditoire dans une visite guidée dans l’univers du football.

« Les talents à eux seuls ne suffisent pour faire de grands joueurs. Il est indispensable de cultiver d’autres valeurs à savoir une prédisposition à souscrire à toutes les exigences d’une vie consacrée au football, la détermination d’aller jusqu’au bout de ses ambitions, la capacité à dépasser sa petite personne pour placer l’intérêt du club au-dessus du sien, la volonté de travailler en équipe, la foi dans ce que l’on fait ».

C’est avec une facilité déconcertante qu’il décortique l’une des grandes faiblesses du football anglais. « Regardez les équipes telles que Barcelone. Tout s’articule autour de l’équipe. En Angleterre, c’est tout le contraire. On a donné trop de pouvoirs à des individus et on en paie les conséquences. Lorsqu’une équipe perd, c’est le manager qui endosse toute la responsabilité. Croyez-vous que c’est le jour du match que Manchester United a gagné le match ce dimanche 13 mai ? C’est à l’entraînement qu’on gagne un match ».

Conscient de la difficulté que traverse le football mauricien, John Barnes n’en fait pas une fatalité. Il pense qu’avec les structures voulues, le football mauricien peut progresser. Il donne quelques conseils judicieux. Par exemple : dans des compétitions internationales, préférer la zone Asie plutôt que le continent africain, pour rehausser le niveau du football local ou encore œuvrer pour que des joueurs mauriciens partent jouer au plus haut niveau en Europe et reviennent au pays pour œuvrer à la promotion du football local.