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José Desfosses: un «saw doctor» mauricien en Australie

24 décembre 2008, 01:00

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José Desfosses: un «saw doctor» mauricien en Australie

Les yeux bleu-azure et le teint bronzé, la démarche de José Desfosses ne laisse aucun doute: c’est un homme de la mer. Mais pas n’importe lequel. A 58 ans, ce père de cinq enfants a décroché deux médailles d’or et une de bronze lors des derniers championnats du monde de Surf Life Saving en Allemagne en juillet dernier. Il était à sa première participation.

De profession, José Desfosses est fabricant de lames de scie et s’occupe de «tout ce qui coupe, sauf les rasoirs» à Perth, où il est établi depuis 22 ans. Mais à ses heures perdues, il est moniteur de Surf Life Saving, une discipline peu connue sur les côtes mauriciennes. Mais qui connaît un engouement phénoménal sur la côte Est de l’Australie. Cette discipline, il la pratique depuis l’âge de 20 ans au sein du Scarborough Life Saving Club. Et il veut aujourd’hui transmettre ses connaissances aux jeunes.

«Le nombre de noyés à Maurice me trouble. Et aussi l’attitude des gens qui disent que ça arrive. Je maintiens qu’on peut l’éviter. On peut prévenir la plupart de ces cas. C’est justement ce qu’offre le Surf Life Saving», explique José Desfosses, trahissant un réel attachement pour Maurice. «Des gens me demandent combien je touche pour former des jeunes, ou pour participer à des compétitions. Je ne touche absolument rien! Je le fais sur une base de volontariat.»

Et son côté philanthrope, il l’a illustré en 1993, lorsqu’il a fait le tour de Maurice sur une planche, afin de récolter de l’argent pour lancer un centre de formation de sauveteurs. «Je m’étais associé au Rotary Club et tout allait pour le mieux. Nous avions soumis un rapport complet et compréhensif aux autorités. Mais je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite. Depuis, je n’ai jamais eu de nouvelles», regrette le champion du monde.

Mais José Desfosses et un battant. Il refuse de baisser les bras et maintient que la discipline qu’est le Surf Life Saving peut être extrêmement bénéfique aux Mauriciens, comme une simple pratique sportive ou comme une discipline pour sauver la vie des gens. «Savoir lire la mer, utiliser un courant et naviguer une vague peut sauver une vie. Ca peut s’apprendre en quatre semaines, avec une partie théorique et une partie pratique» assure-t-il.

 «Je ne suis pas né un champion. C’est le premier pas qui compte. Le conseil que j’aurai pour les jeunes à Maurice et ailleurs: Have a go!». Pour un pays qui manque de modèles, Maurice peut être fière de ce fils du sol qui brille ailleurs.