Publicité

Joseph Vaudin : « FUEL accroît sa capacité de broyage »

15 février 2012, 11:46

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Le Chief Executive Officer de Flacq United Estates Ltd explique que le projet d’extension de la centrale thermique à FUEL « demeure un développement essentiel dans le contexte de la bagasse et du charbon ».

? Un accord est intervenu la semaine dernière avec Belle Vue. Mais qu’est-ce qui a empêché cet accord d’être conclu plus tôt ?

En 2007, alors que la fermeture de Deep River Beau Champ (DRBC) était lointaine et incertaine, c’est la nécessité et la proportionnalité du partage des cannes du factory area de Mon Loisir qui ont fait que le présent accord n’a pas été conclu plus tôt.

Cinq ans plus tard, la fermeture de l’usine de DRBC est bien sur les cartes, et elle est maintenant programmée pour fin 2013. C’est dans ce nouveau contexte qu’un accord a été conclu dans lequel toutes les cannes du factory area de Mon Loisir seraient dirigées vers l’usine de Belle Vue. En contrepartie, FUEL recevra un apport de cannes supplémentaire une fois la fermeture de DRBC concrétisée.

? Vous comptiez un peu sur des cannes supplémentaires de Mon Loisir pour le projet d’extension de votre centrale thermique à FUEL et d’opérations de raffinage ?

Le projet d’extension de notre centrale thermique à FUEL demeure un développement essentiel dans le contexte de la bagasse et du charbon pour la génération de l’électricité car l’efficience des nouvelles centrales proposées sera de 40 % supérieure à celle des centrales existantes à FUEL et Beau Champ.

Par ailleurs, pour réaliser la centralisation de l’usine de DRBC en vue de l’apport supplémentaire de cannes, il est essentiel et ce, dans le cadre du Multi Annual Adaptation Strategy (MAAS) lui-même, d’augmenter la génération d’énergie vapeur et électricité à FUEL.

Le projet de centrale fait donc d’une pierre deux coups. Premièrement en permettant la centralisation de l’usine de DRBC dans le contexte du MAAS. Deuxièmement en accroissant de 40 % la quantité d’énergie générée par le tonnage de bagasse et de charbon brûlé à FUEL présentement, ainsi qu’en assurant une conversion augmentée de 40 % venant de la bagasse qui provient des cannes de DRBC.

En plus, ce projet est la dernière opportunité d’augmenter sensiblement la quantité d’énergie bagasse sur le réseau national.

? Vu que les cannes de Mon Loisir seront dirigées vers Belle Vue, vous aurez à recourir à l’importation pour optimiser la capacité de FUEL au niveau de la production de sucre raffiné ?

Effectivement, une partie du sucre produit à l’usine de Belle Vue en provenance des cannes de Mon Loisir sera en sucres spéciaux et de ce fait, diminuera proportionnellement le sucre disponible pour raffinage à la raffinerie de FUEL. Toutefois, il y a maintenant la possibilité d’augmenter l’apport de sucre pour la raffinerie à travers l’importation de sucre provenant de l’étranger en vertu de nouvelles réglementations de la Communauté européenne. C’est ce qui s’est fait cette année quand il a fallu envoyer à Belle Vue 7 000 tonnes de sucre de Mon Loisir pour la fabrication de sucres spéciaux.

? Ou, alors parce qu’on prévoit une meilleure récolte, vous n’aurez pas à importer du sucre pour être raffiné ?

La récolte de la campagne 2011 a été d’une bonne moyenne. On ne prévoit donc pas de production supplémentaire qui pourrait être substantiellement meilleure dans les années à venir.

? Quelle a été votre production de sucre raffiné en 2011 ? Quelles sont vos projections pour 2012 ?

Pour la période de juillet 2011 à juin 2012 (sucre de la campagne 2011), la raffinerie produira au total 162 000 tonnes de sucre raffiné. Pour l’année 2012, notre projection, sujette à ce que le sucre soit disponible, sera d’atteindre 165 000 tonnes, ce qui représente à peu de chose près la capacité totale de la raffinerie.

? La dernière sucrerie qui devrait fermer ses portes est DRBC. En quoi cette fermeture aidera FUEL ?

La fermeture de DRBC permettra à FUEL d’optimiser sa capacité de broyage grâce aux machines qui seront délocalisées à l’usine de FUEL.

? A un certain moment, on parlait d’une compagnie régionale de l’Est sur la question de la production énergétique.

Où en est ce projet ? Avec la fermeture de DRBC, est-il possible que le projet revienne sur le tapis ?

Il est certain qu’avec la fermeture de DRBC, il ne restera à l’Est qu’une seule centrale pour la production d’énergie électrique.

Le projet est donc totalement d’actualité.

? Mais la fermeture de DRBC n’indique pas que la réforme de l’industrie sucrière est complète. Elle n’est pas complète sans la production de l’éthanol.

En ce qui concerne l’éthanol, à FUEL et pour l’Est, nous ne considérons plus la possibilité d’en produire, d’autant plus que le potentiel total de production d’éthanol à partir de la mélasse produite aujourd’hui à Maurice est limité et le prix de la matière première (la mélasse) est actuellement élevé.

? Quelles sont les chances qu’on produise de l’éthanol à Maurice depuis le temps qu’on en parle ? Est-ce qu’elles s’amenuisent ou non ?

La faisabilité d’un projet de production d’éthanol reste minime en raison du volume, du prix mondial de l’éthanol et du prix de la mélasse à l’exportation pour une utilisation alternative sur un marché alternatif.

? Et votre investissement dans la production sucrière au Mozambique ?

FUEL est toujours partenaire minoritaire de Teréos et de ses subsidiaires dans le projet du Mozambique où la production sucrière augmente graduellement et qui jouit actuellement  d’un prix de sucre rémunérateur lié au prix du marché mondial.

? Concernant la production sucrière et la production énergétique, quels sont les investissements auxquels on peut s’attendre cette année ou l’année prochaine ?

La centralisation de l’usine de Mon Loisir sur Belle Vue ne nécessite pas d’investissement vu que l’objectif est d’utiliser la capacité existante à Belle Vue. Concernant la fermeture à venir de DRBC – la dimension de cette usine étant approximativement le double de celle de Mon Loisir –, il faudra faire des investissements à FUEL pour augmenter la capacité de broyage de cette usine à 350/375 tonnes de cannes/heure. Cet investissement est estimé à environ Rs 350 millions.

Pour la production énergétique, les équipements, dont les alternateurs de 50 Mégawatts (MW), nécessiteront des investissements d’environ Rs 6 milliards. C’est grâce à l’efficience au niveau technique provenant de technologies dernier cri que le prix du kilowatt/heure (kWh) généré par cette nouvelle centrale pour le réseau du CEB sera très compétitif. De plus, au niveau environnemental, ces nouvelles installations seront très peu polluantes grâce à l’application de technologies nouvelles.

Toutefois, en vue du processus engagé présentement entre les parties concernées ayant trait à la fusion de DRBC et de FUEL, ce projet, vu son importance, devra attendre que ce processus soit conclu. C’est la nouvelle entité qui émergera de cette fusion qui décidera comment procéder avec ce projet et quand le faire.

? On sait que FUEL va aussi beaucoup investir dans l’immobilier, comme le projet «Azuri».

Le projet Azuri est un projet conjoint de FUEL et de l’Indian Ocean Real Estate Co. (IOREC), pour un montant total de quelque $ 300 millions. Il a été présenté à plusieurs occasions aux médias. IOREC gère ce projet et tout l’investissement est justifié par les ventes et par le taux d’occupation de l’hôtel aussitôt la construction terminée.

Ce projet sera d’un apport conséquent et va créer de nombreuses opportunités d’emploi dans la région de Rivière-du- Rempart et pour Maurice étant donné que la prestigieuse école britannique Wellington s’établira à Maurice et sera un pôle d’attraction pour les cadres étrangers désireux de venir travailler à Maurice.

Propos recueillis par Alain BARBÉ

 

Alain BARB