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Kadress Pillay : « La politique de relogement social comprend des lacunes »

29 janvier 2012, 15:44

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Fraîchement nommé comme président de la National Empowerment Foundation, l’ancien ministre Kadress Pillay soutient qu’il s’appuiera sur l’éducation pour combattre la pauvreté. Il est d’avis que la politique de  logement social comprend plusieurs lacunes.

Vous voilà président de la National Empowerment Foundation (NEF). Une nomination qui s’est fait attendre, d’autant plus que votre nom avait été évoqué depuis quelques mois…..

Je suis satisfait de cette nomination. Le ministre de l’Intégration Sociale, m’avait parlé de ce poste depuis quelque temps déjà. Je pense avoir la volonté nécessaire pour honorer cette fonction.

On se souvient de vous surtout comme ministre de l’Education. En quoi cette expérience vous aidera à présider la NEF ?

Pour mieux répondre à votre question, permettez-moi de revenir sur le rôle de la NEF. Cette institution a pour but de venir en aide aux gens vivant dans des poches de pauvreté. A mon sens, l’arme la plus efficace qui puisse exister pour venir à bout de la misère, n’est autre que l’éducation. Je veux ainsi recadrer la politique de la NEF vers l’éducation.

De belles intentions. Mais comment comptez-vous aller faire comprendre à ces personnes qui se sentent délaissées par le gouvernement que l’éducation est importante ?

Je suis conscient de l’incompréhension qui peut actuellement habiter ces personnes vivant dans ces poches de pauvreté. Tout dépendra de la ligne de communication que nous choisirons d’adopter. Ces personnes ont eu un vécu difficile et il nous faut prendre le soin de communiquer avec eux avec beaucoup d’humanité. En tant que nouveau président de cette institution, je me suis fixé comme priorité d’accorder davantage d’importance à des groupes en difficulté, notamment les prostitués, les femmes battues, ainsi que les Senior Citizens.

Quel regard portez-vous sur la politique de logement social qui fait froncer les sourcils. On reproche au gouvernement de ne pas prendre en compte la dignité humaine. Vos commentaires ?

Le logement social est une politique très noble dans laquelle s’est lancé  le gouvernement. Il nous faut tout de même saluer cette initiative, qui a permis à bien de personnes d’avoir un toit. Maintenant il nous faut jeter un regard plus global sur ce sujet. Le relogement social comprend en effet beaucoup de lacunes, il faut l’admettre.

Des exemples…

A mon sens le plus grand problème se trouve être la concentration d’une seule communauté dans une seule région. Les faits sont là, c’est une pratique qui ne marche pas, il faudrait plus tôt que ces maisons soient des passerelles entre toutes les communautés du pays. Deuxièmement il nous faut revoir les zones dans lesquelles sont construites ces maisons. Les logements sociaux doivent être aménagés dans des régions qui pourront donner accès à ces habitants à toutes les facilités possibles : réseau routier, transport, boutiques entre autres. Il nous faut cesser de construire en dehors des limites.

La NEF ainsi que le ministère de l’Intégration sociale sont pointés su doigt pour avoir cessé toutes les discussions avec les principaux acteurs impliqués dans le logement social. Continuerez-vous dans la même voie ?

Je suis un homme qui croît dans le travail d’équipe. La pauvreté est un problème tellement large et complexe que sa réduction nécessite impérativement de travailler de concert avec les différents partis qui se sentent concernés. Le secteur privé, le gouvernement, les Organisations Non-Gouvernementales (ONG) ainsi de suite.  Tous ceux ayant des critiques constructives à me faire parvenir, sont les bienvenus.