Un record du monde chez nous ? Kersley Racheea y croit. Il compte, en effet, sculpter sans s’arrêter pendant quarante-huit heures.

Une première. Avant lui, personne n’avait essayé ce que Kersley Racheea essaiera de faire à partir de ce jeudi. Cet ancien sous-chef dans l’hôtellerie va tenter d’établir le record du monde de sculpture sur fruits et légumes. Quarante-huit heures durant, armé de ses couteaux bien aiguisés, il sculptera. Sans relâche. Le Guinness Book of Records a déjà été prévenu. «J’ai déjà essayé de sculpter pendant plusieurs d’heures d’affilée. Je suis arrivé à un certain nombre d’heures et je me suis dit pourquoi ne pas tenter d’en faire davantage et d’établir un record du monde», relate Kersley Racheea.

A la question de savoir pourquoi il s’est lancé ce défi, il dira qu’il souhaite montrer aux gens que «ce métier encore relativement peu répandu se développe de plus en plus à Maurice et qu’il peut vous amener loin». C’est au Belle- Mare Plage Hotel que Kersley Racheea tentera d’établir ce record du monde. Il est sponsorisé par la Mauritius Tourism Promotion Authority, la JR School, le Belle-Mare Plage Hotel et la Constance Academy.

Cela fait huit ans qu’il s’est lancé dans la sculpture de fruits et légumes. «Avant cela, j’étais sous-chef dans plusieurs hôtels. Il y avait des gens qui faisaient du kitchen art pour embellir les assiettes et les buffets. Je trouvais cela tellement beau que j’ai voulu essayer», se souvient Kersley Racheea. C’est ainsi qu’il s’envole pour la Thaïlande et le Japon. Il y apprendra, six mois durant, toutes les techniquespour la pratique de cet art. C’est d’ailleurs de la Thaïlande qu’est originaire le kitchen art. «Ils sont très forts là-bas », reconnaît-il.

Le premier légume qu’il maniera sera une carotte qu’il transformera en rose. Depuis, il n’a plus posé ses couteaux et autres accessoires de sculpture… A la question de savoir s’il est difficile de transformer une simple carotte en rose, Kersley Racheea répondra qu’une fois que l’on a bien assimilé les techniques de base, cela devient presque un jeu d’enfant. «Le plus compliqué, c’est la carotte. Une fois que l’on maîtrise la sculpture de la carotte, on peut tout faire…»

Justement, peut-on tout sculpter ? «Presque, lâche Kersley Racheea. Je peux même sculpter sur des ananas. Bien sûr, c’est plus compliqué mais c’est possible. Sa chair étant très tendre, il faut faire attention. La moindre erreur peut être irréparable…» Certains légumes tels que le fruit à pain et l’aubergine ne conviennent toutefois pas à la sculpture. «L’aubergine est spongieuse. On ne peut pas la sculpter. A la limite, on peut l’utiliser pour dessiner sur les assiettes.»

Toujours créer

Ce que Kersley Racheea aime dans la sculpture sur fruits et légumes, c’est le fait de créer, toujours créer. Autour d’un thème, jouer sur les textures et les couleurs. «Pour embellir un buffet de fruits de mer, on va sculpter des poissons, des hippocampes et des coquillages, entre autres», explique- t-il. Cette création permanente l’enthousiasme, tout comme le fait de développer constamment ses techniques.

«Tous les ans, je change de techniques. Je fais des essais, je vois ce qui marche ou pas», souligne Kersley Racheea. Peut-on vivre de cet art à Maurice ? Kersley Racheea acquiesce. «Je ne travaille plus à l’hôtel. Je me suis mis à mon propre compte. Je réalise des sculptures pour des mariages, des fiançailles et bien d’autres réceptions. » Il enseigne également cet art à la JR School où il a pour élèves des jeunes qui travaillent ou souhaitent travailler dans l’hôtellerie mais également des femmes au foyer. Cette passion pour la sculpture qui est née avec les fruits et les légumes l’a conduit à sculpter la glace, le beurre, le savon et le bois également. Il ne compte pas s’arrêter là mais désire explorer d’autres horizons…

Valérie OLLA

Valrie OLLA