Ajagee Cundasamy, 16 ans, a été kidnappée le mardi 23 décembre par sa belle-mère dans le but de faire chanter son père.

Drogue, conflit familial, concubinage seraient à l’origine de ce kidnapping. Après 13 heures de séquestration, elle a pu se libérer. Il est 01h30 quand Vikram Deegun, 20 ans, le fiancé d’Ajagee Cundasamy entend frapper à la porter de leur domicile à Cité Providence, Quartier Militaire. Il vérifie et aperçoit Zarina Jahangeer, 22 ans, accompagné de sa mère et de sa sœur. Il les ouvre, mais ne sais pas que cinq hommes le guettent dans la pénombre.

Une fois à l’intérieur, Zarina Jahangeer lui demande de laisser la porte ouverte pour que ses amis entrent. Vikram Deegun ne comprend pas se qui se trame et a un mauvais pressentiment. Zarina Jahangeer ordonne à l’adolescente de la suivre. En voulant s’interposer il se fait tabasser par les cinq hommes. «Je ne pouvais rien faire, car ils étaient trop nombreux», confie le jeune homme.

Ces derniers contraignent Ajagee Cundasamy à monter dans un 4x4 de couleur rouge avant de prendre la direction de Stanley, Rose-Hill. «J’ai reçu des gifles pendant tout le trajet. J’avais peur et je ne comprenais pas ce qui m’arrivais», raconte-t-elle. Entre-temps Vikram Deegun se rend au poste de police de la localité pour y consigner une déposition et appelle Vallaydon Cundasamy, le père de sa fiancée, pour lui expliquer les faits.

Arrivée à Stanley, Ajagee Cundasamy est à nouveau malmenée par ses ravisseurs. «Ils m’ont attaché et bâillonné. Puis, ils m’ont enfermé dans une pièce obscure», explique Ajagee Cundasamy. De son côté, Vallaydon Cundasamy, prend sa voiture en direction de Stanley. Accompagné de quelques amis, il compte bien récupérer sa fille. «Je connaîs très bien le caractère de Zarina et je sais de quoi elle est capable. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’aller moi-même chercher ma fille. On ne peut pas compter sur la police», raconte le père.

Une histoire de drogue serait à l’origine de ce kidnapping. «Les oncles de Zarina sont recherchés pour trafic de drogue par la police. Cela fait près de sept mois qu’ils sont en cavale. Zarina m’avait demandé de les héberger, mais j’ai refusé, car je ne voulais pas avoir des problèmes avec la police. C’est mon refus qui a tout déclenché, on s’est séparé et elle a voulu se venger», soutient Vallaydon Cundasamy.

Il est environ 03h15 quand Vallaydon Cundasamy arrive au domicile de son ex-concubine. Il frappe à la porte mais personne ne répond. «J’ai entendu mon père crier, mais je ne pouvais pas répondre. Ils étaient tous à l’intérieur. Ils ont placé un cadenas à la porte pour faire croire qu’il n’y a personne», explique la jeune fille toujours en état de choc. Ne recevant pas de réponse, Vallaydon Cundasamy décide de rentrer à Quartier Militaire. «Je ne savais plus quoi faire, j’étais désespéré», ajoute le père.

A l’intérieur de la maison Ajagee Cundasamy tremble, elle a peur et le désespoir commence à l’envahir. «Que vont-ils me faire?», se demande-t-elle. Elle restera plus de treize heures dans cette prison, ligotée et malmenée par ses ravisseurs. «J’ai demandé à une des sœurs de ma belle-mère de m’emmener aux toilettes. Au même moment, un de ses enfants a trébuché et s’est fait mal. J’ai profité de ce moment de confusion pour prendre la fuite», raconte Ajagee Cundasamy. Une fois libre, elle court en espérant que ses ravisseurs ne la rattrapent pas. Arrivée à Rose-Hill, elle demande de l’argent à une passante et prend un autobus en direction de Quartier Militaire.

Les choses ne s’arrêteront pas là. Les Cundasamy craignent pour leur sécurité car, selon eux, Zarina Jahangeer et sa famille sont très dangereux. Le père de cette dernière purge actuellement une peine de 15 ans de prison et plusieurs de ses frères sont recherchés par la police. Depuis, Ajagee Cundasamy n’arrive pas à fermer l’œil et a  perdu l’appétit. Le moindre bruit la fait sursauter et son fiancé doit dormir avec un sabre sous son lit. «Ils reviendront pour se venger», lance Vallaydon Cundasamy. La police ne fera rien selon lui, la preuve: «ils sont toujours en liberté et se cachent chez eux.»