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Konrad Morgan : «Le PMO a tourné en ridicule la supposée autonomie de l’université»
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Konrad Morgan : «Le PMO a tourné en ridicule la supposée autonomie de l’université»
L’ex-vice chancelier (VC) de l’université de Maurice (UoM) qui vient de soumettre sa démission de l’institution début janvier, estime à propos de son plan de restructuration, que seulement « quelques mesures cosmétiques seront une nouvelle fois adoptées ».
? Vos collaborateurs soutiennent que la décision du «Prime Minister''''s Offi ce» (PMO) de changer la composition du Conseil de l’université, juste avant que votre plan ne soit voté, est la véritable raison de votre démission. Est-ce vrai ?
Il est clair que le timing de l’intervention du PMO était, pour moi, une telle violation de l’autonomie de l’université et de l’autorité du Conseil que ma position de vice-chancelier n’était plus tenable. Le principe d’autonomie des universités n’est pas qu’une simple fantaisie arbitraire l’Union européenne a déclaré qu’il s’agit de l’un de leurs droits essentiels.
? L’autonomie de l’université de Maurice est garantie par l’«UoM Act». Peut-on, dans ce cas, considérer l’intervention du PMO comme illégale ?
Le Conseil a le droit de changer ses propres statutes en donnant un délai légal de 14 jours. Le fait d’intervenir pour empêcher les membres du Conseil de le faire est similaire au fait de révoquer un juge de la Cour suprême avant qu’il ne donne son jugement, de peur que son ruling déplaise.
Je ne suis pas un expert, mais je crois personnellement que la constitution de l''UoM a été violée.
? Entre l’intervention du PMO et votre démission, un certain temps s’est écoulé. Pourquoi ce délai ?
Démissionner d’un poste de VC n’est pas une décision facile à prendre. Je voulais également saisir l’opportunité de consulter certains de mes plus proches collègues, qui dirigent d’autres institutions autour du globe, sur l’intervention du PMO.
Malheureusement, leur point de vue a soutenu le mien, à savoir que le PMO a tourné en ridicule la supposée autonomie de l’université.
? Le ministre de tutelle, Rajesh Jeetah, a tenté d’obtenir les numéros personnels des chefs de département de l''UoM. Comment avez-vous réagi à cela ?
J’ai référé l’affaire au Conseil et ils n’ont pas approuvé cette requête.
? Il a expliqué que c’était pour s’assurer que la politique gouvernementale était appliquée. Est-ce légitime ?
Il y a une grande frustration chez certains stakeholders externes du fait que l’UoM ne fonctionne pas conformément à l’objectif de faire de Maurice un knowledge hub régional.
Néanmoins, cela n’excuse pas cette tentative de contrôler les chefs de département à partir du ministère. La vérité est que le changement de comportement devrait venir d’un changement de structure. Pour que quelque chose vole, il lui faut des ailes.
? La «Registrar», Rekha Issur-Goorah, s’est vivement opposée à votre réforme. Quel rôle a-t-elle joué dans tout cela ?
Autant que je sache, l’opposition de la Registrar s’est limitée aux changements proposés quant à son poste.
Mais pour avoir une réponse sûre, c’est à ses collaborateurs et à elle qu’il faut poser cette question.
? Que pensez-vous des responsabilités du «Registrar» de l’UoM, comparé à ce poste dans d''autres universités ?
Les responsabilités liées au poste de Registrar à l''UoM se sont étendues au fil des ans. Désormais, il comprend de vastes et exigeantes responsabilités, dépassant le cadre de ce qui serait normalement associé à ce poste.
? Revenons à votre plan de restructuration. Pensez-vous qu’il sera adopté ?
Toutes les tentatives de restructuration passées se sont conclues par quelques changements cosmétiques mineurs à cause de pressions internes et externes. Je ne suis pas joueur, mais s’il fallait parier, je dirais que quelques mesures cosmétiques seront une nouvelle fois adoptées.
Propos recueillis par Ronnie ANTOINE
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