Il y a un virage à prendre. Nos décideurs et nos entrepreneurs doivent se préparer pour saisir les opportunités qu’offre l’Afrique, un continent à la veille d’un décollage économique. La participation du ministre des Finances, Xavier Duval, au Forum économique mondial sur l’Afrique qui s’est ouvert hier, à Addis-Abeba, est un bon signe. Ce forum devrait être une plate forme pour développer de nouvelles idées et des actions en vue de renforcer les échanges entre pays africains.

En outre, pas plus tard que lundi, le ministre des Affaires étrangères, Arvin Boolell, affirmait devant les représentants des Etats membres de l’Indian Ocean Rim, sa conviction que le continent noir sera le prochain pôle mondial de croissance. «Il est désormais important d’avoir un regard sur l’Afrique», a-t-il soutenu, tout en souhaitant «consolider la position de Maurice comme portail vers le continent africain, qui représente deux milliards d’habitants et un commerce intra-régional estimé à 777 milliards de dollars».

La réunion d’Addis-Abeba est placée sous le thème «Façonner la transformation de l’Afrique». En fait, ce changement est déjà en marche. Comme le rappelait hier, le journaliste Ram Etwareea, dans le journal suisse «Le Temps», six des dix pays les plus dynamiques dans le monde sont africains. «Alors que la zone euro est toujours plongée dans la récession et que les Etats-Unis espèrent atteindre un taux de croissance de 2,2 % en 2012, le continent noir vise les 6 %», fait-il ressortir.

C’est maintenant que la prise de conscience doit s’opérer. Car des entreprises venant de très loin, parfois de la Chine ou de l’Inde, se positionnent déjà pour pénétrer le marché africain. Nous avons, pour notre part, une expérience qui devrait nous donner une avance.

Opérer en Afrique ne représente pas une incursion en terre inconnue pour les Mauriciens. Le mois dernier, Yacoob Ramtoola, Group Managing Partner de BDO, parlait des perspectives offertes aux Mauriciens qui veulent investir en Afrique et soulignait nos succès récents : TPC Sugar en Tanzanie, CIEL Textile à Madagascar et Innodis au Mozambique.

La coopération Sud-Sud a longtemps été un concept. Si nous osons prendre le tournant qui se présente, elle deviendra une réalité.