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L’immigration à Mayotte : un enjeu pour la campagne présidentielle française?

14 février 2012, 20:00

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L’immigration à Mayotte : un enjeu pour la campagne présidentielle française?

Après sa tournée à la Réunion, la semaine dernière, Marine Le Pen ne s’est pas rendue  à Mayotte pour sa campagne électorale. La question de l’immigration à Mayotte, qui est toujours aussi prégnante, ne semble plus figurer comme un enjeu de campagne présidentielle.
 
Pourtant ce ne sont pas les thèmes d’actualité qui manquent à Mayotte pour tenter de convaincre l’électorat. En effet, avec un taux d’immigration aussi élevé, on pourrait même se dire que c’est du pain bénit pour le Front national qui ne se cache pas pour en faire un de ses thèmes de prédilection dans la campagne présidentielle.

Comment interpréter dans ce cas, la non-venue de Marine Le Pen à Mayotte ? Tout d’abord, la candidate ne s’est jamais cachée sur le fait qu’elle était opposée à la départementalisation de l’île Mayotte, comme elle l’a affirmé sur plusieurs sites en ligne en avril dernier. Un argument que les Mahorais ne peuvent pas entendre favorablement.

Il semble que la situation confessionnelle  de la majorité des habitants de Mayotte soit aussi un obstacle à sa venue locale. En effet, le Front national milite en métropole (France) contre les « prières de rue » et contre la construction de mosquée dans les grandes villes françaises. Par conséquent il n’est pas étonnant que le sort d’une île, certes française, mais dont la population est en grande majorité musulmane, ne soucie pas d’aventure la présidente d’un tel parti.

Et pourtant, les Mahorais ont besoin de trouver des réponses dans les programmes des candidats à leurs problèmes et en particulier celui de l’immigration. L’échec de la politique de reconduite aux frontières telle qu’elle est menée depuis l’accession de Nicolas Sarkozy en tant que ministre de l’Intérieur d’abord, puis comme chef de l’Etat par la suite, amène à se poser des questions, à se tourner vers d’autres solutions.

On annonce en effet chaque année, à grand renfort de chiffre, 20 000 à 30 000 reconduites. Sauf que dans la pratique, cela ne se voit pas, les gens continuent à affluer, tel un flot intarissable et mortel. Les radars à la pointe de la technologie n’empêchent finalement pas les kwassa-kwassa ( photo) d’accoster les plages mahoraises. C’est le défi lancé à la gauche française, de savoir si elle est à même de déjouer les pièges de la rhétoriques et des idées utopiques, pour régler de manière pragmatique les problèmes qui se posent à ses concitoyens mahorais. Eva Joly a en partie déjà répondu en affirmant que « Mayotte était une île comorienne ». De son côté, le candidat Hollande est resté prudent sur la question, même s’il a abordé la possibilité d’une coopération renforcée.
 
Source : blog.albaladmayotte. Lire l’article sur sosdemocratiecomores.skyrock.com

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