Des membres de la British Union for the Abolition of Vivisection (BUAV) seront à Maurice à partir du 12 juin pour mener une campagne de dénonciation du commerce des singes. Cette association a, dans le passé, formulé de vives critiques contre le traitement réservé aux singes à Maurice.

Maurice se trouve depuis quelque temps déjà dans le collimateur de la BUAV, une organisation opérant dans le domaine de la protection des animaux depuis une centaine d’années. L’actuelle directrice de cette agence, Michelle Thew, débarquera à Maurice le dimanche 12 juin en compagnie de Sarah Kyte, un autre membre de l’association.

Cette visite ne compte pas passer inaperçue, car l’on annonce la projection de vidéos « choquantes » sur le traitement réservé aux singes à Maurice. « Les responsables de cette agence sont, en effet, déterminées à frapper un grand coup et veulent choquer », explique Raj Moothoosamy, porte-parole de la BUAV à Maurice.

La BUAV avait, en 2010, dénoncé les conditions dans lesquelles les singes sont élevés. L’organisation avait révélé que les femelles étaient souvent forcées à la reproduction, et que dès que les bébés atteignaient l’âge de 10 à 12 mois, ils étaient expédiés à l’étranger à des fins de vivisection.

Une des firmes qui avaient subi les foudres de l’organisation se trouve être Bioculture d’Owen Griffiths, qui est également le propriétaire de La Vanille Crocodile Park. « L’une des firmes qui exploitent l’exportation des singes à grande échelle et qui élèvent ces singes dans des conditions cruelles », peut-on lire sur le site de BUAV. Les responsables de l’organisation avaient, par ailleurs, rédigé un rapport sur le traitement des singes à Maurice, qu’ils avaient adressé au Premier ministre, afin qu’un terme soit mis à de telles pratiques.

En 2007 et 2009, respectivement, ces militants œuvrant pour la protection des animaux, avaient découvert que des singes provenant de l’île Maurice sont dirigés vers plusieurs laboratoires européens. Maurice alimentait de nouveau la polémique en 2009, où à Porto Rico, île des Antilles et Etat libre des Etats-Unis, l’ONG avait surpris un projet élevant des macaques originaires de l’île Maurice, encore une fois destinés aux travaux de laboratoire.

Le séjour des deux membres de la BUAV s’étendra sur une semaine et, déjà, ils annoncent une visite très médiatisée. Une rencontre avec plusieurs ministères, dont celui de l’Environnement, de l’Agro Industrie et du Tourisme, entre autres, des conférences, des ateliers de travail et des projections de vidéos seront à l’agenda de cette visite.

Pour contrer la vivisection, ainsi que la surpopulation des singes à Maurice, l’agence BUAV entend également proposer des solutions. « La stérilisation des singes figure parmi les plus grandes mesures proposées par la BUAV afin d’éviter la destruction de ces primates. Nous avons appris qu’afin de décourager la surpopulation des singes, les Mauriciens ont recours à l’extermination. Ce qui est un acte de barbarie odieux », ont fait savoir les membres de l’organisation.
Contacté au téléphone pour savoir comment il accueille la venue de BUAV à Maurice, Owen Griffiths, le directeur de Bioculture, n’a pas souhaité faire de commentaire, mais a, en revanche, indiqué que plusieurs personnes engagées dans le business des singes se réuniront vendredi.