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La carotte
A quelque chose, malheur est parfois bon.  Ceux qui président actuellement les différents conseils municipaux et qui n’ont pas été alignés pour la joute du 9 décembre ont malgré tout de bonnes raisons de conserver le sourire.
Pour certains, le fait d’être laissés sur la touche n’est nullement une sanction pour mauvaise performance. Bien au contraire, c’est preuve de compétence, car le leader du Parti travailliste et de l’alliance gouvernementale aura besoin d’eux pour les législatives de 2015.  C’est, du moins, ce qu’il a affirmé dans une déclaration à la presse le week-end dernier.
Les cinq maires ont donc tout intérêt à se décarcasser durant les deux semaines qui viennent.  A en croire Navin Ramgoolam, certains ont de fortes chances de recevoir l’investiture aux élections générales de 2015 avec à la clef, qui sait, une possibilité de se voir confier un portefeuille ministériel.  Mais, pour y parvenir, il faut d’abord se mouiller.  Le choix, dans moins de trois ans, dépendra d’une large mesure de leur butin respectif à l’issue du dépouillement du lundi 10 décembre prochain.
Cette récente déclaration de Navin Ramgoolam vient hélas mettre un terme à une exaltante période de l’histoire politique mauricienne.  Fini donc le temps où ceux qui s’intéressent à la gestion du pays pouvaient aspirer à faire leurs premières armes au sein des conseils municipaux.  Pourtant, la plupart des ténors politiques de ces dernières décennies ont aussi brillé au niveau municipal.  A l’instar des Seewoosagur Ramgoolam, Renganaden Seeneevassen, Jules Koënig, Razack Mohamed, Gaëtan Duval, Jean Claude de l’Estrac, et j’en passe.
Mais en 2012, la loi Aimée est passée par là.  La clause qui prévoit des substituts pour des élus municipaux afin d’éviter des élections partielles, en cas de démission ou de décès, n’est somme toute que leurre.  Et à en croire Navin Ramgoolam, ceux qui seront prochainement élus devront rester collés à leurs sièges pendant les six ans à venir.
Mais les maires sortants ne doivent surtout pas se faire d’illusions.  Ils gagneraient à rester lucides et à se souvenir que promesses politiciennes et promesses d’ivrognes ont énormément de traits communs.  Et qu’en période électorale, toute carotte est bonne à agiter.
   
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