Les techniciens de la MCCI sont d’avis qu’il sera difficile pour Maurice de réaliser une croissance de 4 %. Ceci, tenant compte entre autres facteurs, du taux de croissance mondiale qui sera toujours plus faible cette année qu’en 2011.

3,9%. C’est l’estimation du taux de croissance pour 2012 émise ce jeudi 3 mai par  la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maurice. Pour ces estimations effectuées selon les normes internationales, l’institution a mis en place un véritable laboratoire de recherche économique capable de développer des modèles de prévisions économétriques. Sont pris en compte des facteurs macro-économiques dont le taux de chômage, l’inflation, les investissements, la consommation, l’épargne, les dépenses publiques, les importations, les exportations, les arrivées touristiques ou la variation de la valeur de la roupie.

Le taux de 3,9 %, indique Renganaden Padayachy, Manager de la division de l’analyse économique et d’industrie de la Chambre de Commerce et d’Industrie, a été envisagé en excluant volontairement certains paramètres ou facteurs susceptibles d’influencer le taux de croissance dans un sens ou un autre. 

Pour arriver au chiffre de 3,9 %, les techniciens ont établi des hypothèses sur la valeur de certaines variables. C’est-à-dire des facteurs économiques qui peuvent évoluer dans le temps et l’espace pour l’année en cours.

Parmi ceux-ci, on note le taux d’inflation. Il est estimé à 5,5%, soit un point de moins de ce qu’il était en 2011. Il y a ensuite le taux de chômage. Il était de 7,9% en 2011, et  la MCCI estime qu’il sera de 8% cette année.

L’investissement a été également pris en compte. La Chambre de Commerce et d’Industrie  estime que les investissements  seront de -1%, alors qu’en 2011, ils étaient de 0%. Quant aux  importations de biens et de services en terme réel, la MCCI prévoit un accroissement de 5 %.

Elle revoit également à la baisse le nombre des arrivées touristiques pour 2012 : 950 000 au lieu de 964 642. Par contre, elle estime qu’il y aura une baisse de la valeur de la roupie. Cette posture repose sur l’hypothèse que la baisse du taux directeur « va contribuer à ajuster à la baisse la valeur de la roupie, la rendant plus compétitive ».
 
Dans la même veine, la Chambre de Commerce et d’Industrie prévoit une baisse probable des prix à moyen terme. Elle émet cependant certaines réserves pour expliquer l’élément de probabilité. « Cette baisse des prix devrait être limitée par un taux de change plus compétitif dû à la baisse du Repo Rate qui augmentera le prix des importations ».