Publicité
La coalition lance l''opération militaire en Libye
Par
Partager cet article
La coalition lance l''opération militaire en Libye
Une coalition de cinq armées occidentales a commencé, le samedi 19 mars, à pilonner des objectifs ciblés du régime de Mouammar Kadhafi en Libye, frappant depuis les airs et la mer Méditerranée.
La France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l''''Italie et le Canada participent pour l''heure à l''opération baptisée "Aube de l''odyssée", la plus grosse intervention militaire dans le monde arabe depuis l''invasion de l''Irak en 2003.
Son objectif est, en application de la résolution 1973 adoptée par le Conseil de sécurité de l''Onu, de faire respecter une zone d''exclusion aérienne et un cessez-le-feu en Libye.
Le colonel Mouammar Kadhafi, qui a réprimé dans le sang l''insurrection partie de l''est du pays il y a un mois, l''a qualifiée d''agression "coloniale" et a déclaré que la Méditerranée et l''Afrique du Nord étaient désormais un "champ de bataille".
"Il est désormais nécessaire d''ouvrir les dépôts et d''armer toutes les masses, avec tout type d''armes, pour défendre l''indépendance, l''unité et l''honneur de la Libye", a-t-il dit dans une allocution télévisée.
L''aviation française a frappé la première dans la foulée du sommet de Paris, qui a réuni samedi à l''Elysée les dirigeants de 22 pays et organisations, dont l''Onu, l''Union européenne et la Ligue arabe
Une vingtaine d''avions français ont participé à l''opération sur une large zone autour de Benghazi, détruisant plusieurs chars et véhicules blindés des forces loyalistes, a annoncé le ministère de la Défense.
À partir de 19h00 GMT, des navires de guerre et des sous-marins britanniques et américains ont tiré plus de 110 missiles Tomahawk contre plus de 20 sites libyens, afin notamment de mettre hors d''état les défenses antiaériennes de Kadhafi.
BOUCLIER HUMAIN
Dans l''Ouest, des frappes aériennes ont visé la base aérienne de Mitiga près de Tripoli, rapporte la chaîne Al Djazira, et une base aérienne à sept kilomètres de Misrata, selon des habitants.
Les médias officiels libyens affirment que des objectifs civils, dont un hôpital, ont été bombardés à Tripoli, Syrte, Benghazi, Zouarah et Misrata et qu''il y a des victimes civiles dans la capitale. Ces affirmations n''ont pu être vérifiées de source indépendante.
Dans la banlieue sud de Tripoli, des milliers de partisans du colonel ont convergé vers le camp militaire de Bab al Azizia, formant un bouclier humain dans la base de Kadhafi.
Quelques heures avant le déclenchement de l''opération alliée, les forces de Mouammar Kadhafi étaient entrées samedi matin dans les faubourgs de Benghazi, deuxième ville de Libye avec 670.000 habitants et "capitale" des insurgés.
Les insurgés ont dit avoir repoussé cette attaque terrestre et aérienne contre Benghazi, désertée par de nombreux habitants.
L''opération internationale a suscité les réprobations de la Russie et du Venezuela et les réserves de l''Allemagne - qui ne participe pas à l''opération mais réclame l''application de la résolution 1973 - et de plusieurs analystes militaires, qui craignent une guerre civile prolongée.
Le Premier ministre canadien Stephen Harper a espéré que l''intervention militaire suffise à retourner le cours du conflit entre la rébellion et le régime libyen.
"Nous pensons que si M. Kadhafi perd la capacité à imposer sa loi grâce à des forces bien supérieures, il ne pourra tout simplement plus tenir le pays", a dit Harper.
PREMIÈRE PHASE
En conclusion du sommet de Paris, les dirigeants occidentaux ont affirmé que Mouammar Kadhafi ne leur avait pas laissé le choix de l''intervention en ne respectant pas l''ultimatum de la communauté internationale.
L''objectif de la coalition n''est pas de prendre le contrôle de la Libye mais de venir en aide à un peuple en "danger de mort" face à "la folie meurtrière d''un régime qui (...) a perdu toute légitimité", a dit Nicolas Sarkozy.
"La porte de la diplomatie se rouvrira au moment où les agressions cesseront", a ajouté le président français, mais pour son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, il y a "peu d''espoir" que le colonel cède aux exigences de l''Onu.
Les dirigeants occidentaux ont insisté à plusieurs reprises sur la participation de pays arabes à l''opération. De source militaire, on dit que des appareils arabes vont bientôt entrer en action, de même que des avions canadiens, norvégiens, italiens et danois.
La contribution de l''Italie se limite pour l''heure à la mise à la disposition de bases aériennes, a déclaré Silvio Berlusconi, qui, selon l''agence Ansa, a proposé de faire de la base de l''Otan de Naples le QG des opérations de la coalition.
L''opération "Aube de l''odyssée" est jusqu''à présent sous commandement américain.
"Nous sommes à la pointe de l''opération militaire de la coalition", a dit Bill Gortney, directeur de l''état major interarmes américain. "Ce n''est que la première phase d''une opération qui en comportera plusieurs", a-t-il ajouté.
Publicité
Les plus récents