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La confiance des Japonais dans leur gouvernement s’érode
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La confiance des Japonais dans leur gouvernement s’érode
La confiance des Japonais dans leur gouvernement traverse sa plus grande crise depuis la Seconde Guerre mondiale: la mise en doute de sa capacité à gérer la crise nucléaire actuelle pourrait aboutir à une défiance propice au chaos et à la panique.
Les étrangers fuient Tokyo ou se calfeutrent chez eux. Les rayons des supermarchés se vident. Mais les autorités assurent qu''''il n''y a pas lieu de céder à la panique.
Dès avant le séisme suivi d''un tsunami dévastateur qui a endommagé des centrales nucléaires du nord-est du pays, le gouvernement du Premier ministre Naoto Kan était déjà très impopulaire.
"Ce gouvernement est inutile", peste Masako Kitajima, un employé de bureau, tandis que le niveau de radiation monte dans la capitale de 12 millions d''habitants, à plus de 200 km des réacteurs touchés de la centrale de Fukishima-Daiichi.
Masashi Yoshida, un autre Tokyoïte d''une cinquantaine d''années, en convient. Il juge "épouvantable" le comportement du gouvernement. "Ils ont fourni des informations bien trop tard. Ils auraient dû consulter d''autres pays et experts. Ils ont cherché à tout faire tous seuls. Je pense qu''ils ont paniqué au point de ne plus être capable de réfléchir."
Même le maire de Minamisoma, une ville proche de la centrale atomique de Fukushima-Daiichi, se plaint que le gouvernement ne l''ait pas tenu au courant de la situation. "Nous avons demandé à la préfecture et au gouvernement de nous fournir rapidement des informations, mais il a fallu qu''on leur extorque", raconte Katsunobu Sakurai.
« Mais que se passe-t-il donc ? »
Selon les experts, la confiance du public dans les autorités politiques et nucléaires est la clé pour éviter toute panique.
Certains médias ont, eux aussi, commencé à accabler le gouvernement et la Tokyo Electric Power (Tepco), qui exploite la centrale, pour leur incapacité à tenir la population informée correctement de la situation.
Si l''autorité nucléaire a multiplié les conférences de presse, elle n''a pas su s''adresser au commun des mortels, or "l''information est l''essence même de la gestion de crise", note le quotidien Mainichi.
Le journal Yomiuri, encore moins complaisant envers le gouvernement, l''accuse d''avoir accru l''anxiété en raison de son absence de stratégie. Naoto Kan s''est défaussé sur les responsables de Tokyo Electric, qui auraient manqué de l''informer correctement.
"Les télévisions ont fait état d''une explosion. Mais, durant une heure, rien n''a été communiqué aux services du Premier ministre. Mais que se passe-t-il donc?" s''est indigné le Premier ministre auprès des responsables de la compagnie d''électricité, à en croire l''agence de presse Kyodo.
"Tout ce que je peux dire, c''est que le gouvernement et Tokyo Electric sont en dessous de tout", conclut Yuichi Iwai, un ingénieur de 39 ans, pour lequel la couverture sensationnaliste des médias ne fait qu''ajouter à la confusion générale.
Cité par Kyodo, Haruhide Tamamoto, un octogénaire qui a survécu aux bombardements d''Hiroshima et Nagasaki n''est pas moins tendre: "L''Etat et la compagnie d''électricité assurent que le niveau de radiation est insignifiant. Je pense qu''ils prennent la situation trop à la légère."
(Source : Reuters)
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