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La CTSP renonce au Decent Work Country Programme en signe de protestation

31 mai 2012, 00:00

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La CTSP renonce au Decent Work Country Programme en signe de protestation

Les responsables de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP) reprochent au ministre du Travail de proposer de nouvelles lois en faveur du patronat. Cette plateforme a décidé de ne pas adhérer au Decent Work Country Programme (DWCP) du Bureau International du Travail (BIT) en signe de protestation.

La CTSP qui a participé à l’élaboration du DWCP a décidé de ne pas y adhérer. Lors d’un point de presse, ce jeudi 31 mai, Jane Ragoo, présidente de cette confédération, affirme que les lois du travail proposées par Shakeel Mohamed ne sont pas dans l’intérêt des salariés. Elle ajoute que ce dernier a cédé à la demande du patronat d’accorder le droit à un groupe de travailleurs non-syndiqués d’aller en négociation.

« L’année dernière, le patronat ne voulait pas ratifier le DWCP. Mais nous avons remarqué que les amendements des lois ont fait changer la donne. La raison, c’est que le ministre a accordé aux patrons la possibilité d’engager des négociations sans les syndicats », soutient-elle, précisant que le BIT prévoit que les employés non-syndiqués peuvent bénéficier des résultats d’une négociation entre syndicat et patronat.

De plus, le secrétaire général de la CTSP, Reaz Chuttoo, fait état d’un «boycott » de la part du ministre Shakeel Mohamed. Le syndicaliste explique qu’il a envoyé une lettre au ministre pour exprimer son souhait de faire partie de la délégation qui représente Maurice à la conférence de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) à ses propres frais. Il déplore l’indifférence de Shakeel Mohamed, qui aura duré deux mois.

«Ce n’est que mercredi dernier que je reçois un coup de fil du directeur du travail m’informant que ma demande a été rejetée par le ministre, sans pour autant avoir des explications », soutient Reaz Chuttoo. Cet événement annuel de l’OIT a débuté le 30 mai dernier et prendra fin le 15 juin à Genève, en Suisse.


La CTSP a, d’ailleurs envoyé une lettre au BIT pour faire état de la situation dans le monde du travail. «Nous nous demandons comment le ministre ira se justifier au BIT. Il ne doit surtout pas faire croire que tout va bien dans le pays. Les syndicats ne sont pas d’accord avec ces lois qui empirent la condition des travailleurs », soutient Jane Ragoo.


L’autre point évoqué lors de ce point de presse a trait aux votes des syndiqués avant d’organiser une grève conduite par les syndicalistes. Reaz Chuttoo affirme que les nouvelles lois proposent de laisser cette tâche à la Commission Conciliation et Médiation (CCM). Une décision qui est considérée comme une manière d’autoriser l’Etat à s’ingérer dans les affaires syndicales, selon la CTSP.

Cette confédération compte enclencher une série d’actions menant à la sensibilisation des travailleurs. Jane Ragoo affirme que des réunions nocturnes se tiennent dans les centres communautaires du pays et qu’un forum débat réunissant plusieurs plateformes syndicales se tiendra en juillet.