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La France entend frapper la Libye "dans quelques heures"

18 mars 2011, 00:00

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La France entend frapper la Libye "dans quelques heures"

La France participera aux opérations militaires qui seront menées "rapidement", voire "dans quelques heures" contre la Libye, a dit le porte-parole du gouvernement François Baroin, après l''''adoption de la résolution de l''Onu qui les rend possibles.

Parlant au conditionnel de possibles bombardements "dans quelques heures", il a précisé sur RTL qu''il ne s''agissait pas d''occuper la Libye mais d''aider le mouvement de révolte à prendre le dessus sur les forces de Mouammar Kadhafi.
Il se montre prudent quant à l''effet et la durée des bombardements.

"Quand je disais quelques heures ou rapidement, dans un conditionnel, sans donner de lieu stratégique ou de nature de frappes, je ne suis pas sûr que quoi que ce soit puisse faire entendre raison à cette dictature terroriste ou sanguinaire", a-t-il déclaré.

Par dix voix pour et cinq abstentions, le Conseil de sécurité des Nations unies s''est prononcé jeudi pour l''instauration d''une zone d''exclusion dans le ciel libyen.

Le Conseil a également autorisé "toutes les mesures nécessaires" - ce qui veut dire en langage diplomatique des actions militaires - pour assurer la protection des populations civiles face à l''armée de Mouammar Kadhafi.

Le texte était coparrainé par la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Liban.

"Les Français qui étaient aux avant-postes de cette demande seront naturellement cohérents avec l''intervention militaire", a dit François Baroin. Prié de préciser sa réponse, il a déclaré : "ils participeront".

Le FN approuve, le PS approuve prudemment

Le porte-parole a rappelé implicitement qu''un engagement au sol n''était pas à l''ordre du jour.

"(C''est) une intervention militaire qui n''est pas, je le rappelle, une occupation du territoire libyen, mais qui est un dispositif de nature militaire pour protéger le peuple libyen et lui permettre d''aller jusqu''au bout de son souffle de liberté", a-t-il ajouté.

L''opposition socialiste a approuvé plus ou moins énergiquement la résolution de l''Onu, mais l''ancien Premier ministre Laurent Fabius souhaite une information.

"Il faudra très vite que le gouvernement présente sa position devant le Parlement", a-t-il dit sur Europe 1.

Il juge surtout important de savoir ce qui va se passer après les bombardements.

Le député socialiste Jack Lang a adressé ses félicitations au gouvernement français et à l''Onu. "L''espoir renaît à Benghazi. Puissent à présent les opérations être entreprises rapidement et efficacement pour prémunir la Libye contre le bain de sang que lui promettait Kadhafi", dit-il dans un communiqué.

La présidente du Front national Marine Le Pen s''est en revanche élevée contre le recours à la force, qu''elle juge trop tardif. En tergiversant, on a, selon elle, permis à Mouammar Kadhafi de reprendre le dessus militairement.

"Aujourd''hui, les armes utilisées par M. Kadhafi sont des armes terrestres, donc cette zone d''exclusion aérienne ne servira plus à rien", a-t-elle dit sur France info.

Elle met par ailleurs en doute les capacités militaires de la France et les implications de cette décision.

"Si nous intervenons, nous sommes peut-être là pour 15 ans. Ce n''est pas avec quelques frappes, en tapant quelques radars ou quelques pistes d''aéroports, qu''on va régler le problème de la Libye", a-t-elle dit.

(Source : Reuters)