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La France et la Grande-Bretagne font pression à l’ONU sur la Syrie

8 juin 2011, 00:00

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La France et la Grande-Bretagne font pression à l’ONU sur la Syrie

La Grande-Bretagne et la France vont présenter mercredi une résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité des Nations unies, a annoncé le Premier ministre britannique David Cameron, malgré les réserves exprimées par la Chine et la Russie, deux pays détenteurs du droit de veto.

"Aujourd''''hui à New York, la Grande-Bretagne et la France vont déposer une résolution devant le Conseil de sécurité condamnant la répression et demandant l''établissement de responsabilités ainsi qu''un accès humanitaire" a dit David Cameron.

A Paris, le porte-parole du Quai d''Orsay a estimé que "le moment (était) venu pour la communauté internationale de prendre ses responsabilités face à la poursuite et l''aggravation des violences et de la répression exercées par le régime syrien".
La Grande-Bretagne, la France, l''Allemagne et le Portugal avaient rédigé le mois dernier un projet de résolution visant à faire condamner la Syrie par le Conseil de sécurité.

Des diplomates ont précisé que les Britanniques avaient depuis travaillé sur une version au phrasé beaucoup plus ferme.
La Chine et la Russie, qui disposent toutes deux d''un droit de veto, ont fait savoir qu''elles n''étaient pas favorables à une implication du Conseil de sécurité au sujet de la Syrie.

La crise syrienne, qui jusqu''à présent n''avait de répercussions que sur le plan intérieur, tend ainsi à s''internationaliser, d''autant plus que des réfugiés syriens affluent dans le sud-est de la Turquie.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a demandé mercredi au pouvoir syrien de ne pas recourir à la manière forte face aux manifestants.

"La Syrie doit changer d''attitude à l''égard des civils et doit faire preuve d''un plus grand degré de tolérance, le plus vite possible", a dit Erdogan, qui entretient de très bonnes relations avec le président syrien Bachar al Assad.

Internationalisation

Un groupe de 122 ressortissants syriens, dont des femmes et des enfants, a trouvé refuge en Turquie dans la nuit de mardi à mercredi, fuyant les violences qui se déroulent dans le nord-ouest de la Syrie, rapporte l''agence de presse Anatolie.

Les réfugiés ont été installés dans des toiles de tente du Croissant-Rouge dans la province frontalière d''Hatay en Turquie.
Ils fuyaient la ville de Djisr el Choughour craignant une répression après l''envoi de blindés vers cette localité. Dans cette ville de 50.000 habitants située à quelques kilomètres de la frontière turque, la population disait mercredi se mettre à couvert pour parer à un assaut de l''armée.

Le gouvernement syrien affirme que 120 membres des forces de sécurité ont été tués par des bandes d''hommes armés dans cette ville.

Selon Rami Abdoulrahman, de l''Observatoire syrien des droits de l''homme, l''armée s''est d''ores et déjà déployée dans des villages des environs de Djisr el Choughour, comme Ariha, à l''est, et sur le grand axe qui mène à Lattaquié, au sud-ouest. Djisr el Choughour se trouve sur la route reliant ce port de la côte méditerranéenne à Alep, deuxième ville de Syrie.

Erdogan, qui a pris ses distances avec Assad depuis le début des manifestations en Syrie à la mi-mars, a promis que la Turquie ne "fermera(it) pas ses portes" aux réfugiés fuyant les violences en Syrie. Selon le ministère turc des Affaires étrangères, 420 personnes ont franchi la frontière en provenance de ce pays depuis le début des troubles.

Les pays de la région, dont Israël et la Turquie, craignent que l''instauration du chaos en Syrie ne déclenche des affrontements intercommunautaires qui favorisent l''émergence d''un islam radical, comme ce fut le cas en Irak après l''invasion de 2003.

Pour Burhan Ghalyoun, membre de l''opposition syrienne en exil et professeur à la Sorbonne, le régime Assad est à l''agonie.
"Assad est sur la fin, mais il reste à voir de quelle manière le régime va s''effondrer. Il tombera de l''intérieur, par des manifestations de plus en plus importantes, à moins que la communauté internationale ne fasse chorus pour exiger l''arrêt des massacres et ne menace d''intervenir?"

(Source : Reuters)