Mauricio Funes, candidat des anciens rebelles de gauche du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN), s''''achemine vers un succès aux élections présidentielles au Salvador.

 Le candidat de gauche, Mauricio Funes semble être assuré d’une victoire aux élections présidentielles qui ont lieu, dimanche 16 mars, au Salvador.

Funes, ancien journaliste de télévision, était crédité de 51,3% des suffrages après le dépouillement de 90% des bulletins de vote et il a revendiqué la victoire.

Son adversaire, Rodrigo Avila, du parti conservateur Arena (Alliance républicaine nationale) au pouvoir depuis 20 ans, a reconnu sa défaite et a promis de diriger une "opposition constructive".

Il s''agit d''une victoire historique de la gauche dans ce pays d''Amérique centrale au terme d''une campagne difficile qui a ranimé les souvenirs de la guerre civile responsable de 75.000 morts entre 1980 et 1992.

"Mon parti, le FMLN, a montré au monde entier qu''il était prêt à gouverner", a déclaré Funes dans une allocution au cours de laquelle il a appelé l''Arena à la réconciliation.

Durant la guerre civile, les Etats-Unis ont soutenu financièrement les gouvernements de la droite salvadorienne dans leur combat contre le Front Farabundo Marti.

Au pouvoir depuis 1989, l''Arena avait maintenu le pays dans le camp des Etats favorables aux Américains, participant même à la force internationale en Irak.

Ce succès de Funes fait basculer le Salvador dans le camp des Etats latino-américains d''inspiration socialiste, dont la figure de proue est le président vénézuélien Hugo Chavez.

Funes, qui s''est souvent montré critique à l''égard des gouvernements de l''Arena, a promis de lutter contre la corruption et contre l''évasion fiscale et d''utiliser les fonds publics au profit de l''emploi et de la lutte contre la pauvreté.

Il a également promis de prendre des mesures pour réduire les effets de la crise économique et pour aider les plus défavorisés en entretenant de bonnes relations avec Washington, l''ancien ennemi du FMLN.

Funes se présente comme un modéré, plutôt favorable au libéralisme, mais son co-listier Salvador Sanchez, tenant de la ligne dure du FMLN, serait enclin à poursuivre une politique de gauche et à s''aligner sur les pays d''inspiration socialiste comme le Nicaragua ou le Venezuela.

(Reuters)