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La guerre contre la piraterie « court à l’échec », selon Jack Lang

24 janvier 2011, 20:00

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Dans un rapport de 45 pages remis lundi à Ban Ki-moon, secrétaire général de l''''ONU,  Jack Lang estime que la lutte contre la piraterie somalienne «  court à l’échec. 

 «L''intensité de la violence et l''allongement de la durée de détention []]des otages] ne permettent pas de considérer que le phénomène est en voie d''être maîtrisé» écrit le conseiller spécial du secrétaire-général de l’ONU dans ce rapport cité par le quotidien français Le Figaro.fr ce mardi 25 janvier.  

 

Jack Lang rappelle que le taux de réussite des attaques  se maintient à 26,6% en 2010. Le nombre d''attaques réussies augmente  en valeur absolue : 9 en 2007, 31 en 2010. Plus violents, mieux équipés, les flibustiers emploient GPS et téléphones satellitaires.

Le phénomène s''est «industrialisé», selon Jack Lang. Plus préoccupante encore, la collusion entre pirates et insurgés islamistes de l''ex-Somalie italienne: «Le départ de pirates au sud de la Somalie dans des zones contrôlées par les Shabab laisse supposer des accords ponctuels, garantissant la tranquillité des pirates contre une part de la rançon

Par ailleurs, l’ancien ministre français écrit  que  «la quasi-totalité des suspects sont rendus à la liberté sans poursuites, consacrant l''impunité des pirates».  Les pays occidentaux rechignent à juger les pirates chez eux et ne trouvent pas de pays d''accueil pour s''en charger. Solutions proposées par M. Lang : d''abord adapter les procédures pénales, avec la création d''un cadre légal de la garde à vue en mer, assorti de l''instauration d’un modèle standard de procès-verbal international.

Autre idée proposée par le conseiller de Ban Ki-Moon: faciliter les témoignages des marins victimes par visioconférence. Il recommande la «somalisation» du processus judiciaire. Outre un plan de redressement des économies, Jack Lang propose de renforcer les capacités policières et les garde-côtes du Puntland autonome et du Somaliland indépendantiste, les deux régions où règne une relative stabilité. Toujours sur le plan policier, des «équipes d''enquêtes spécialisées dans la piraterie» devront traquer les commanditaires par le suivi en temps réel des intermédiaires et de leurs communications téléphoniques, la surveillance des transferts d''argent par l''Internet et les téléphones portables, etc. ».

L''innovation majeure réside dans la proposition de création de trois tribunaux somaliens au Somaliland, au Puntland et en dehors de la Somalie. La Tanzanie a accepté le principe de l''accueil de cette cour somalienne extraterritoriale à Arusha. Ces trois tribunaux bénéficieraient de l''aide de la communauté internationale pour la formation de juges et d''avocats somaliens, recrutés en particulier dans la diaspora.

Les pirates condamnés devraient purger leur peine dans des prisons aux normes internationales, construites par l''ONU au Puntland et au Somaliland. En plus des dons des Etats, Jack Lang propose de faire payer les armateurs et les assureurs maritimes. Tout cela, dit-il devrait être réalisé en un an. 

 

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