Devant la vive progression de la grippe A/H1N1 dans l’Outre-mer, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a décidé de se rendre vendredi et samedi à la Réunion afin d’évaluer le dispositif de lutte contre le virus et anticiper la gestion de l’épidémie. Elle sera accompagnée de la secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Marie-Luce Penchard.

La visite de Mme Bachelot à la Réunion s’inscrit “dans une logique d’anticipation et de préparation à la gestion de l’épidémie”, souligne le ministère car l’hiver austral est un des vecteurs de l’épidémie. En effet, c’est une saison propice à la diffusion importante des virus grippaux. Les territoires d’Outre-mer de l’hémisphère sud sont donc aux avant-postes face à l’épidémie. “On considère que ce qui se passe dans l’hémisphère sud actuellement peut préfigurer certains aspects de ce qui arrivera dans l’hémisphère nord”, a déclaré Marc Gastellu Etchegorry, responsable du département international et tropical à l’InVS. Selon un bilan de la cellule épidémiologique Réunion-Mayotte datant du 9 août, 7800 Réunionnais ont été contaminés depuis juin, dont 3500 lors de la première semaine d’août. Par projection, on peut estimer à 30 000 le nombre de malades d’ici les prochaines semaines.

“Ca flambe”, selon Laurent Filleul, du Cire (cellule interrégionale d’épidémiologie, antenne de l’Institut national de la Veille Sanitaire). Deux pays d’outre-mer (POM) sont particulièrement touchés actuellement. La Nouvelle-Calédonie a enregistré trois morts en une semaine et estime à 20 000 le nombre de personnes contaminées par le virus. En Polynésie française, le virus est à l’origine de trois décès également et plus de 10 000 personnes sont actuellement contaminées, selon les autorités sanitaires de ce POM. De quoi inciter les ministères à plus de vigilance : “les départements et territoires d’outre-mer font l’objet d’une surveillance particulière”. L’ancien ministre Roger-Gérard Schwartzenberg, président d’honneur du PRG, s’était d’ailleurs étonné dans un communiqué de l’absence de Roselyne Bachelot et de de Marie-Luce Penchard en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie. Il suggérait qu’elles se rendent sur place “pour contribuer à superviser la lutte contre cette épidémie”. Il faut savoir que ces deux POM sont dotés d’un gouvernement qui a compétence en matière de santé. Le gouvernement français a décidé vendredi l’envoi de renforts médicaux et techniques dans ces deux territoires. Neuf premiers réservistes (médecins et infirmières) partiront aujourd’hui pour la Polynésie française qui a exprimé des besoins, a précisé le ministère de la Santé. En revanche, la Nouvelle-Calédonie n’a pas exprimé de besoins de personnel médical pour le moment. En attendant son arrivée sur l’île en fin de semaine, c’est depuis Paris que Roselyne Bachelot présentera aujourd’hui le nouveau dispositif de communication autour de la grippe A/H1NI, avec l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES).

(Source : Clicanoo.com)