Le leader du MMSD a sollicité une aide de Rs 51 700 auprès de la mairie de Curepipe pour payer les arbitres de la ligue de football qu’organise sa compagnie. Vendredi 12 juillet, sa demande a été acceptée.

«C’est une situation potentielle de conflit d’intérêts», a d’emblée fait remarquer Ananda Rajoo, chef de file de l’opposition à Curepipe. Hier, le conseil municipal a approuvé la décision de sponsoriser une ligue de football organisée par la compagnie d’Eric Guimbeau, Vesco Plastic.

En effet, le leader du Mouvement militant socialiste démocrate (MMSD) avait sollicité une aide, à hauteur de Rs 51 700, pour payer les arbitres. Le leader du MMSD balaie les critiques d’un revers de la main : «C’est l’intérêt des sportifs qui prime.»

Eric Guimbeau souligne que ce tournoi a eu lieu «entre 1997 et 2005, sous le mairat du Mouvement militant mauricien, alors que j’étais député».

L’opposition n’est, elle, pas du même avis, compte tenu du contexte politique. «Nous avons un maire du MMSD, dont le leader écrit à la municipalité pour rechercher de l’aide. C’est potentiellement en conflit avec les articles 7 et 8 de la Prevention of Corruption Act», a avancé le conseiller mauve.

Le maire, Mario Bienvenu, a alors décidé de quitter la salle pour laisser la présidence à son adjointe, Kamla Varma.

La majorité a, pour sa part, soutenu que la municipalité ne déboursera pas la totalité du montant. «La somme n’est pas importante, seul le principe n’est pas bon», a alors rétorqué Ananda Rajoo, avant de demander un vote sur la question.

Après quelques minutes de flottement, et même une demande de la conseillère Malini Sewoocksing sur la possibilité de «réserver» le vote, la somme a été approuvée à une majorité de sept contre six. C’est alors que l’opposition a effectué un walk-out. «Nu pu invit zot», a lancé Eric Guimbeau.

Ce parrainage a été approuvé alors même que plus tôt, répondant à une question de l’opposition, le secrétaire de la ville a indiqué que l’allocation mensuelle aux deux équipes curepipiennes évoluant en première division n’avait pas été payée ces derniers mois. «Le rapport Manraj a causé un problème de liquidités et nous avons même été obligés d’utiliser notre fixed deposit pour payer les employés», a-t-il affirmé.