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La pêche miraculeuse
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La pêche miraculeuse

L’absence de la meilleure équipe d’Afrique du Sud n’enlève rien au fait que les nageurs du TFES ont réalisé une excellente performance.
Trente-huit médailles d’or pour la natation mauricienne aux récents Championnats des zones 3 et 4 d’Afrique disputés à Nairobi du 8 au 10 janvier. Cela sonne bizarre à l’oreille, tellement cette discipline à Maurice fut longtemps à l’agonie. Mais c’est une sacrée performance sur le papier de la part des nageurs du Trust Fund For Excellence in Sports (TFES).
Performance à ne surtout pas dénigrer, comme le souligne si bien le directeur technique national (DTN), Philippe Pascal.
«Il est vrai que l’Afrique du Sud n’a pas présenté sa meilleure équipe, n’empêche qu’elle était présente et les nageurs peuvent être fiers de leur prestation, d’autant que Maurice termine première nation au tableau des médailles», explique-t-il. «Avec une telle moisson, nos nageurs ne peuvent qu’avoir plus de confiance en euxmêmes.
Cela fait du bien sur le plan psychologique donc et c’est très encourageant pour tout un chacun», poursuit le technicien.
Ainsi donc, est-ce possible que cette première place acquise au Kenya provoque un déclic dans la tête des nageurs mauriciens et les incite à mieux développer leur potentiel ? Philippe Pascal y croit.
«Les Mauriciens se sont rendu compte qu’il n’y a pas que des cadors dans la natation sud-africaine, par exemple. Ils sont meilleurs que l’équipe présentée à la compétition par l’Afrique du Sud et ils sont meilleurs que d’autres nageurs africains de leurs catégories d’âge», faitil ressortir.
En effet, avec les huit records des championnats améliorés par les nageurs mauriciens, nul ne peut dire que les résultats ont été volés. Elodie Poo Cheong (50 papillon et 200 brasse), Mathieu Marquet (50, 100 et 200 dos), Melissa Madanamoothoo (100 et 200 libre) et Darren Chan Chin Wah (100 brasse) ont inscrit leurs noms sur les tablettes des records des zones 3 et 4 d’Afrique.
Sans oublier les deux records nationaux de catégorie d’Elodie Poo Cheong (voir résultats).
Pourtant, les conditions pour pareil exploit étaient loin d’être réunies à Nairobi. «Il y avait l’altitude.
Un temps changeant, tantôt chaud, tantôt froid, une eau à 20 degrés pour la préparation jusqu’à la veille de la compétition, une organisation pas idéale avec moins de deux heures de récupération entre les épreuves du matin et de l’aprèsmidi…
Ces conditions-là étaient similaires pour tout le monde, mais elles étaient difficiles quand même», précise Philippe Pascal.
Sans combinaison polyuréthane
Mais ces performances chronométriques mises à part, le DTN refuse de faire une comparaison entre les chronos réalisés au Kenya et ceux enregistrés à Maurice lors des Championnats africains juniors l’année dernière.
«Il y a trop de paramètres. Comme le fait qu’il n’y a pas eu de finale avec les classements directs aux temps. Et également que nombre de nageurs se sont retrouvés sans combinaison spéciale, car le nouveau règlement de la FINA l’interdit», justifie-t-il.
Le point positif a été constaté dans l’eau. «Il y a eu de belles evolutions sur le plan technique. Une nage avec une plus grande amplitude, une meilleure glisse, des départs et des virages mieux négociés et surtout l’attitude avec une prise en charge de soi et un engagement physique et moral», dit encore Philippe Pascal.
Pour sa part, Doreen Tiborcz, présidente de la Fédération mauricienne de natation et de la Zone 4, est agréablement surprise par les résultats obtenus. «Cela veut dire que nous sommes le deuxième pays des zones 3 et 4 derrière l’Afrique du Sud. Cela fait plaisir.
Désormais tout le monde en Afrique a les yeux braqués sur nous. Les journalists présents et les dirigeants d’autres pays n’ont cessé de demander ce que nous avons fait pour arriver à ce niveau, alors que Maurice était presque inexistante il y a deux ans», dit-elle.
La zone qu’elle dirige va désormais se consacrer au développement de la natation pour les pays membres avec des cours de formation pour entraîneurs, des possibilités de programmes sports-études dans des universités, l’éventualité d’organiser des universiades et un plan de marketing.
Des sujets qui seront étudiés à fond le mois prochain lors d’un important séminaire en Afrique du Sud.
En attendant, sur le plan local, les nageurs du TFES sont au repos cette semaine. La reprise est programmée pour lundi prochain.
Un plan de travail sera élaboré dès l’officialisation du calendrier fédéral.
 
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