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La Réunion-électricité : le courant ne passe plus entre EDF et le syndicat
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La Réunion-électricité : le courant ne passe plus entre EDF et le syndicat
Le dialogue est rompu depuis mardi  entre les directions locale et nationale d’EDF, et les représentants syndicaux CGTR-Energie. Les seconds accusent les premières de ne pas jouer franc jeu dans les tentatives de négociation qui avaient débuté ce week-end. Les grévistes ont décidé de durcir le mouvement.
Décidément, le courant ne passe plus entre les salariés grévistes d’EDF et leur direction. Depuis lundi soir, le mouvement s’est à nouveau durci et laisse présager une fin de semaine sous tension. Piquets de grève, blocages des sites, opérations escargot... Tout est de nouveau envisageable. “Les préavis de grève nationale et locale sont tous deux prolongés”, indique Patrick Hoarau, secrétaire général de la CGT-EDF.
Photo : Patrice Atchicanon et Patrick Hoarau (à droite), représentants CGTR-EDF, lors d’une conférence de presse.
“Aujourd’hui, on repart dans l’action. La direction nationale n’a pas été honnête, elle n’est plus crédible. Nous avons atteint un point de non-retour. Ils veulent la guerre, ils vont l’avoir”, prévient-il, ajoutant que si les sites de production étaient intouchables, le réseau, lui, restait à portée de main des agents.
 
Une question de statut
Entamé en septembre dernier, le mouvement de grève à EDF Réunion a viré au dialogue de sourds entre la direction nationale et la CGTR depuis la table ronde du 7 février dernier à Paris. Au cœur de ce conflit, deux textes cristallisent toutes les tensions : le statut des industries électriques et gazières mis en place le 22 juin 1946 et la note interne “Pers. 684” intitulée “Nationalisation de l’électricité dans les Dom” publiée le 28 juin 1976. Le premier texte régit actuellement le contrat de travail des salariés d’EDF en métropole et le second est dédié spécifiquement au statut des agents ultramarins.
Problème : les grévistes revendiquent l’application de l’article 14-paragraphe 6 du statut des industries électriques et gazières, leur octroyant 53,8% de surrémunération, au même titre que leurs collègues mutés de métropole, tandis que la direction ne reconnaît que la validité de la note “Pers. 684” restreignant le montant de l’indemnité spéciale Dom à 25%.
L’article 14-paragraphe 6, dont l’interprétation finale est confiée depuis plusieurs semaines au Conseil d’Etat, indique en substance que les agents recrutés dans les Dom “bénéficieront de l’intégralité des indemnités coloniales applicables aux fonctionnaires de l’Etat dans les mêmes territoires”.
Autrement dit, un agent ultramarin aurait droit, en plus de son salaire de base, à une majoration de traitement (25%), un complément temporaire de majoration (5%) et un indice de correction (13,8%). Soit un total de 53,8% de surrémunération. “On a fait la comparaison. Avec un échelon et un salaire brut identiques, un agent venu de métropole (ndlr : France) perçoit 85% de surrémunération sur 4 ans contre 22,39% pour un agent réunionnais. Une différence de 63% ! On doit tous pouvoir bénéficier du même traitement”, martèle Patrick Hoarau. “C’est totalement discriminatoire. La direction veut juste noyer tout le monde car ça ne ferait pas bien que les agents locaux d’EDF passent à 53%. C’est plus politique qu’autre chose.” En attendant, les salariés vont de nouveau se réunir en assemblée générale jeudi et vendredi pour mettre en place la suite du mouvement.
Source : Le Journal de l’île de la Réunion, 2 mars 2011.
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