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La Réunion : la carotte péi n’a pas dit son dernier mot

3 septembre 2011, 20:00

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La Réunion : la carotte péi n’a pas dit son dernier mot

Malgré un prix de vente inférieur, la carotte réunionnaise est aujourd’hui dépassée en volume d’écoulement par la carotte importée d’Australie ou de Chine.

Menacée par les importations en provenance d’Australie et de Chine, la carotte “péi” a connu des moments difficiles au cours de ces dernières années. Pour ne rien arranger, son bassin de culture historique, à savoir le Piton Hyacinthe, s’est retrouvé récemment confronté à une urbanisation galopante, privant les agriculteurs de terres pour la culture du légume.

Mais les choses sont en passe de changer. Les cultivateurs de carotte de l’île ont en effet décidé de se fédérer au sein d’une association. Baptisée APCP pour “Association de producteurs de carottes péï”, la structure a vu le jour en début d’année avec pour ambition de redonner à la carotte réunionnaise la place qui lui revient sur les étales des revendeurs et dans les assiettes des consommateurs. Une tâche loin d’être évidente lorsque l’on sait que les agriculteurs locaux produisent environ 1 600 tonnes de carottes, contre plus de 2 000 tonnes pour l’importation.

Mais les membres qui composent l’APCP (situés pour une grande majorité sur la commune de Petite-Île) sont confiants. “Nous avons des avantages qui jouent en notre faveur”, assure Eddy Barret, le président de l’association. “La carotte péï a pour elle son goût, sa qualité et son prix”, énumère-t-il. “On trouve la carotte réunionnaise à 80 centimes ou 1 euro (25 euros la caisse) là où la carotte importée se négocie aux alentours de 1,20 euro”, précise Georges Derand, technicien maraîchage pour la Chambre d’Agriculture de la Réunion.

Mais ces qualités ne seraient rien sans des techniques  avancées en matière de culture et de commercialisation. C’est sur ce point que la création du syndicat devrait justement apporter les plus gros bénéfices. “Nous pouvons désormais faire l’acquisition en commun de matériels et d’outils pour la récolte, le lavage ou encore le stockage des carottes”, indique Eddy Barret. En se regroupant en association les producteurs pourront aussi cibler plus facilement les “gros clients”.

Essentiellement écoulée dans les circuits de distribution type marché de gros ou points légumes, la carotte péi prépare ainsi son retour dans les grandes surfaces. Une présence plus marquée dans les cantines scolaires, ainsi que dans les menus des collectivités au sens large, est aussi en chantier.


Guito Ramoune, le maire et conseiller général de Petite-Île a promis d’apporter “tout le soutien nécessaire aux maraîchers” pour que ces derniers s’imposent davantage dans les repas des collectivités. Ne restera plus qu’à convaincre les consommateurs de l’île. Avec un rapport qualité/prix supérieur aux produits d’importation et une filière désormais mieux organisée, la carotte réunion devrait donc retrouver la place qui était sienne il y a quelques années.

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