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La Réunion : la sécheresse plombe la campagne sucrière 2011

26 juin 2011, 20:00

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La Réunion : la sécheresse plombe la campagne sucrière 2011

Les premières prévisions ne sont pas bonnes. La filière devrait connaître une nouvelle année de baisse de production consécutive, sous la barre des 1 800 000 tonnes. La sécheresse est bien sûr montrée du doigt.

De l’avis de tous, les prévisions du CTICS (Centre technique Interprofessionnel de la canne et du sucre) sont les plus « fines » en la matière. Elles sont établies à la suite d’un examen de parcelles représentatives sur l’ensemble de l’île. Elles viennent de tomber et elles ne sont pas bonnes. La Réunion devrait broyer aux alentours de 1 760 000 tonnes de cannes cette année.

La production passerait alors sous la moyenne décennale 2000-2009 (1 825 110 tonnes). Pour rappel, la production avait été de 1 877 197 tonnes l’année dernière, alors que 2007 reste  l’une des plus faibles récoltes jamais enregistrées (1 575 513 tonnes)en raison du cyclone tropical Gamède qui avait frappé l’île en février.

Loin des objectifs

Le coup d’envoi de la campagne 2011 devrait être donné d’ici à la mi-juillet, sous réserve d’un enlisement des négociations entre la CGPER et les industriels. Le syndicat a prévenu : pas de campagne tant qu’il n’y aura pas d’accord. De toute façon, les planteurs ne sont pas franchement pressés. La pluie de ces derniers jours ne favorise pas une richesse seule à même de relever une production annoncée en baisse.

Surprise : alors qu’on s’attendait à une chute des tonnages dans le Sud, région la plus touchée par la sécheresse durant l’intersaison, c’est le bassin Nord-Est qui devrait afficher la plus forte baisse. Selon le CTICS, l’usine de Bois-Rouge devrait réceptionner environ 860 000 tonnes, contre 900 000 tonnes pour le Gol. Par rapport à la campagne précédente, la baisse de production estimée serait sévère pour le bassin Nord-Est : près de 90 000 tonnes (949 812 tonnes broyées en 2010). La faute « à des incendies, la sécheresse et des surplus d’eau », commente le directeur du CTICS, Jean-Luc Bernard-Colombat.

« Les cannes sont très belles dans l’Est, mais le poids n’est pas au rendez-vous », poursuit-il. « L’absence de pluie en janvier a été préjudiciable alors que c’est la période où le planteur répand son engrais dans les champs. En mai, mois précédant l’hiver, le déficit de pluie joue également un rôle », juge Patrice Pounoussamy, responsable de la CGPER dans l’Est. « Difficile de rattraper deux mois et demies de sécheresse », note pour sa part le directeur général adjoint de l’usine de Bois-Rouge, Jean-Claude Pony.

Du côté des usiniers, les prévisions, basées sur l’ensemble des données disponibles (CTICS, CIRAD, prévisions planteurs) confirment une prévision de production en baisse « de 5 à 10%, même si les pluies de ces derniers jours peuvent avoir un impact en fin de campagne », juge Florent Thibault, délégué général du syndicat du sucre. Ses prévisions sont moins pessimistes pour l’Est (environ 890 000 tonnes), mais plus défavorables pour le Sud : 860 000 tonnes (contre 927 382 tonnes en 2010).

La campagne 2011 s’annonce donc loin des objectifs fixés par la filière en 2006 par la convention canne. En 2011, la barre à atteindre était de 2,1 millions de tonnes avec une prévision minimale de 1,9 million pour cette année. C’était sans compter sur le cyclone tropical Gamède en 2007 et la sécheresse en 2010, répondent planteurs et industriels.

(Source : Le Journal de l’île de la Réunion, 27 juin 2011.)

 

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