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La Réunion : le microcrédit progresse à grande vitesse
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La Réunion : le microcrédit progresse à grande vitesse
Après un démarrage plutôt lent, le microcrédit a connu un développement fulgurant à la Réunion ces dernières années. Le nombre de prêts a doublé entre 2004 et 2009, passant de 300 à 600, en même temps que les montants accordés triplaient.
 Un phénomène qui a encouragé l’Iedom, l’Institut d’émission des Dom, à se pencher sur la question. Le microcrédit s’adresse à l’origine à des entrepreneurs qui n’ont pas accès au crédit bancaire classique. Il leur permet de bénéficier rapidement d’un prêt, mais souvent à un taux supérieur à ceux du marché, pour des projets nécessitant un financement modeste. Au total, plus de 1 700 entreprises ont vu le jour ou ont été reprises à l’aide du microcrédit à La Réunion ces 5 dernières années, permettant de créer ou de consolider plus de 2 500 emplois dans l’île.
 Non seulement le microcrédit est de moins en moins un outil marginal, mais il serait en plus un vecteur de réinsertion sur le marché du travail particulièrement adapté au contexte réunionnais, selon l’Iedom. Un contexte marqué par un fort taux de chômage (environ 30% des actifs sont chômeurs, contre 9% en France) et un tissu économique composé de très petites structures et très dynamique en terme de création d’entreprises.
800 prêts accordés en 2010
Sur la période citée (2004-2009), l’activité des trois principales associations habilitées à accorder des microcrédits (Microcrédit Réunion, Réunion Entreprendre et Réunion Active) a progressé de 18% en moyenne chaque année. Pour ne retenir que les chiffres de 2009, le microcrédit a permis de créer 400 entreprises dans l’île et plus de 700 emplois. Soit près de 6% de la création totale d’entreprise sur le territoire. Pour en revenir à 2009, les quelques 600 microcrédits accordés par les trois organismes déjà cités plus la Chambre de Commerce et d’Industrie Réunionnaise, ont représenté un montant global de 5,4 millions d’euros. Avec près des trois quarts de cette production, Microcrédit Réunion apparaît comme le principal acteur de l’île et finance de petits projets nécessitant peu de fonds propres.
Plus de la moitié des prêts accordés en 2009 l’ont été pour un montant inférieur à 3 500 euros. Les montants peuvent évidemment aller au-delà dans la limite du plafond fixé à 25 000 euros. Les bénéficiaires du microcrédit sont majoritairement des personnes exclues du marché du travail (plus de la moitié des micro-emprunteurs en 2009 sont demandeurs d’emplois) et les services représentent le premier secteur d’activité, avec 44% des microcrédits accordés. Le commerce et la construction arrivent en seconde et troisième positions.
L’Iedom note aussi que les porteurs de projet réunionnais sont très souvent diplômés, notamment de l’enseignement technique. Comme en métropole ( France), les deux tiers des bénéficiaires sont des hommes dont l’âge moyen se situe autour des 37 ans. Enfin, l’Iedom indique que le taux de pérennité des structures financées par microcrédit atteint les 60 % au bout de 3 ans. Soit 2 points de plus que le taux de survie moyen des entreprises à la Réunion. De quoi faire tomber les préjugés.
(Source : Le Journal de l’île de La Réunion, 14 février 2011.)
 
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