Les prix des pièces automobiles sont deux fois plus élevés sur l’île qu’en métropole. C’est ce que révèle une enquête réalisée par la CGTR. Le syndicat dénonce aussi le taux des marges moyennes qui varient entre 40 et 60 %.

Alors que l’observatoire des prix doit rendre une enquête sur les tarifs des pièces automobiles dans l’île, une enquête de la CGTR Auto-moto révèle des écarts de prix qui laissent songeurs. Selon le syndicat, les montants affichés par les distributeurs locaux sont jusqu’à 100 % plus élevés pour une pièce achetée à la Réunion par rapport à la même pièce commercialisée dans l’hexagone. Autrement dit, les pièces automobiles coûtent deux fois plus cher sur l’île qu’en métropole.

Des écarts totalement injustifiés

Autre information révélée par l’enquête de la CGTR : les taux de marges réalisés par les revendeurs varient en moyenne entre 40 % et 45 % pour les ventes aux ateliers et entre 55 % à 60 % pour les ventes au comptoir. Des écarts totalement injustifiés selon le syndicat qui remarque que les ventes de pièces de rechange au comptoir dégagent un taux de marge qui s’affiche en moyenne 20 points au-dessus de celui des pièces vendues dans l’atelier.

« Ces écarts de prix restent à expliquer, dénonce Jacques Bughon, le secrétaire général de la CGTR Auto-moto. Nous espérons que l’observatoire des prix pourra faire toute la lumière sur ce dossier. Nous verrons si elle confirme l’écart important qui existe et le niveau élevé des marges. Si c’est le cas, elle devra faire apparaître les leviers d’actions des distributeurs et surtout qu’elle propose des indicateurs de suivi pour un maximum de transparence. Enfin, il faut que les autorités proposent des sanctions contre les pratiques abusives de tarifications au comptoir », réclame-t-il.

Car, au-delà de la simple question des marges, de nombreux points dans la formation des prix restent flous, selon le syndicaliste. Jacques Bughon pointe notamment du doigt le niveau de stocks.

« Le niveau de stocks progresse moins vite par rapport à la croissance de l’activité. En revanche la progression des provisions sur stocks est parfois préoccupante dans certaines entreprises et interroge car ces provisions sur stocks ont un impact négatif sur les résultats et pèsent pour plusieurs millions d’euros dans le bilan. Pour comprendre la vérité des prix des pièces à la Réunion, il faut interroger les niveaux de stocks », soutient-il.

Une valeur sûre

Le secrétaire général de la CGTR rappelle en effet que « le marché des pièces apporte une bonne contribution au chiffre d’affaires et à l’exploitation. Il s’agit d’une valeur sûre pour les entreprises, au détriment du consommateur ». Des consommateurs qui ont visiblement décidé de ne pas se laisser faire.

Ainsi, selon la CGTR, la demande des Réunionnais s’oriente de plus en plus vers les ventes en ligne. « Même en comptant le coût du transport et les taxes, les tarifs affichés sur la toile restent entre 20 et 30 % moins élevés », explique-t-on à la CGTR. Une économie loin d’être négligeable en pleine crise du pouvoir d’achat

Source : Johan Equixor, Le Journal de l’île de la Réunion