Plusieurs compagnies régionales chinoises ont lancé des groupes d’études sur les possibilités d’ouvrir une ligne directe vers la Réunion, selon Kong Quan, ambassadeur de Chine en France.

Le diplomate avait fait cette déclaration en préambule à la visite à la Réunion,  la semaine dernière, de Wu Bangguo, président du comité permanent de l’Assemblée populaire nationale de Chine et n°2 du gouvernement chinois.

Ironie de l’histoire, en septembre de l’année dernière à Pékin, les négociations sur les droits de trafic entre la France et la Chine avaient capoté parce que la Réunion et la Polynésie avaient souhaité participer aux travaux.

“Je ne vois que des avantages à ce que les Chinois s’intéressent au marché réunionnais, indique Gérard Ethève, président du directoire et directeur général d’Air Austral. Cela veut dire que pour eux,  l’océan Indien est une opportunité de développement. Mais il faut savoir que l’unité de compte des Chinois, c’est 1 000 passagers. Avant d’ouvrir des lignes, cela suppose que l’on ait réglé les problèmes des visas, de l’hôtellerie. Si des compagnies chinoises souhaitent atterrir à la Réunion, cela devrait faciliter les discussions sur les droits de trafic entre la France et la Chine qui reprendront à Pékin le 29 juin prochain et qui dureront trois jours”.

 Air Austral a déposé officiellement début 2010 auprès des aviations civiles françaises et chinoises des demandes de droits de trafic entre la Réunion et la Chine appuyées par le consul de Chine dans l’île. En 2004 et 2005, la compagnie réunionnaise avait effectué plusieurs vols ponctuels entre la Réunion, Pékin et Shanghai.

En juillet 2009, Air Madagascar inaugurait une liaison Antananarivo - Guangzhou en Chine via la Réunion et Bangkok. En octobre 2006, Air Austral concluait un accord de partage de codes avec Air Madagascar pour la desserte de Bangkok. Depuis le 2 avril dernier, c’est sous ses propres couleurs qu’Air Austral dessert Bangkok. Un accord passé avec Thaï Airways permet une continuation sur 35 destinations dont certaines en Chine.

Mais c’est sous son propre pavillon que la compagnie réunionnaise veut desservir l’Empire du Milieu. Trois destinations apparaissent potentiellement intéressantes dans le cadre d’une desserte régulière, Shanghai, Canton -dont est originaire la plupart de la communauté chinoise réunionnaise- ou Pékin. Mais la route est encore longue. Il avait fallu deux ans à Air Austral pour obtenir des droits de trafic sur l’Australie.

(Le Journal de l’île de la Réunion, 24 mai 2011)