Après plus de cinq heures de discussions et d''''avancées à la préfecture de la Réunion sur la vie chère et le prix des carburants, vendredi,  les différents acteurs réunis autour de la table ronde ont pu se mettre d''accord sur différentes mesures, à savoir  une baisse de 8 centimes des prix sur tous les carburants et la volonté de baisser ou geler le prix d''une quarantaine de produits de première nécessité à partir du 1er mars. Cependant, l’île a connu une nouvelle nuit de violences urbaines.

"La réunion de travail a été dense. Autour de la table tout le monde était présent et je voulais saluer l''esprit de responsabilité qui a animé toute cet après-midi la table ronde", explique le préfet de la Réunion, Michel Lalande. Mais avant de débuter le compte rendu des mesures prises, les acteurs ont une nouvelle fois appelé au calme.
Plusieurs mesures ont été prises, notamment la  baisse dès le 1er mars des carburants de 8 centimes sur le gasoil et le sans-plomb.

"L''effort a été partagé entre la Région, les communes, le Département et les pétroliers", souligne le préfet. Autre mesure actée par les participants  de la table, la concrétisation de la mise en place d''un lieu de stockage d''essence pour concurrencer la SRPP.

Ensuite, la deuxième partie de réunion s’est consacrée à la vie chère à la Réunion. Les collectivités et l''Etat se sont engagés à ouvrir les discussions sur la baisse de 20 à 30%, voire le gel, de 40 produits de première nécessité. "40 produits vont faire l''objet d''une baisse ou du gel des prix à partir du 1er mars et ce jusqu''à la fin de l''année. Il reste à élaborer les conditions avec les distributeurs et les opérateurs (ndlr : non présent de la table ronde)", souligne Michel Lalande. Une liste qui pourra s''élargir à l''énergie ou encore la téléphonie. Les discussions vont continuer tout le week-end et la semaine prochaine.

Mais d''ores et déjà, les avancées et les mesures prises n''ont pas convaincu les manifestants qui se trouvaient devant la préfecture depuis le début de la table ronde. A 21h00, vendredi, Jean-Hugues Ratenon, le président de l''ARCP, a quitté la salle pour se rendre vers les nombreux manifestants contre la vie chère, présents devant la Préfecture. Toutes les annonces, ainsi que celle d''une baisse de 8 centimes sur le carburant, ont été huées et sifflées par ces personnes.Des appels à la démission du préfet, Michel Lalande, sont entendus ici et là, d''autres préconisent un durcissement du mouvement.

Ailleurs, à St-Pierre notamment, de nombreux magasins ont été vandalisés, et une concession automobile incendiée dans la nuit de vendredi.  « Les violences semblent plus marquées dans le sud de l''île. A Saint-Louis, on signale de nombreux tirs de gaz lacrymogène près du Gol. Mais ce vendredi soir, c''est à Saint-Pierre que les violences sont importantes, selon plusieurs témoignages sur place. Après avoir incendié de nombreuses poubelles, les émeutiers s''en sont pris à de nombreux magasins dans la rue de Cayenne. Plusieurs enseignes ont été pillées et vandalisées.Un peu plus loin, la concession Dacia Renault a été la proie des flammes. Les forces de l''ordre sont de plus en plus présentes dans le centre de Saint-Pierre pour tenter de contenir les émeutiers, le Leclerc et le Score de la Ravine Blanche sont également la cible des casseurs », rapporte Zinfos974, à 23h20 vendredi.

Pour la première fois depuis le début des émeutes, la ville du Tampon a été confrontée à des feux de poubelles et dégradation de mobilier urbain. Les forces de l''ordre ont procédé à plusieurs interpellations, dans le quartier de la Ravine Blanche, St. Pierre. «

Les manifestants se déplacent en petit groupe dans toute la ville et rendent le travail des forces de l''ordre compliqué », écrit notre confrère réunionnais. Avant de rappeler que les violences urbaines avaient gagné plusieurs communes de l''île vendredi. Notamment  Saint-Denis, Le Port, Saint-Paul, Saint-Louis, l''Etang-Salé, Saint-André, Bras-Panon, Saint-Benoit, St. Pierre et le Tampon.