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La Réunion-société : du business “sans perdre l’âme rasta”

7 mai 2011, 20:00

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La Réunion-société : du business “sans perdre l’âme rasta”

Dans les vitrines des magasins, vous pourrez difficilement passer à côté du vert-jaune-rouge. Les trois couleurs sont plus que jamais à la mode, se déclinant en vêtements, bijoux et objets divers, écrit notre confrère du Journal de l’île de la Réunion sur la présence des rastas à l’île-sœur. Reportage.(Photo : Le  vert-jaune-rouge sous toutes ses formes.)

 “Mais combien savent vraiment que ce sont les couleurs du panafricanisme ?” questionne Greg Lion dans sa boutique de Saint-André. Pour lui, la culture rasta n’a rien d’anecdotique : chanteur de ragga dancehall et musicien reggae, il suit le régime ital, ne boit pas d’alcool, ne fume pas de cigarettes.

“C’est un vrai choix de vie”, explique ce jeune Réunionnais né à Marseille. Alors, évidemment, en ouvrant son magasin “Baba Style”, l’année dernière, dans la rue de la Gare, il se savait exposé aux critiques, aux reproches de céder aux sirènes du business.

“Le vert-jaune-rouge, comme Bob Marley, sont des marques porteuses, c’est vrai, mais l’important, c’est de connaître ce que l’on vend, quelle est la signification des symboles. Et ici, vous ne trouverez rien d’autre que du vert-jaune rouge, parce que ce n’est pas seulement un produit d’appel : c’est le fond de notre âme”, dira-t-il.

 Une âme qui se décline en objets divers, variés et parfois surprenants, depuis les T-shirts, drapeaux, bracelets, savates jusqu’aux chaussettes, briquets, cendriers et même coffrets pour fumer la “ganja” portant les trois couleurs vénérées ou l’effigie de Bob Marley.

Un vrai défi commercial pour Greg Lion car “ce n’est pas dans l’Est mais plutôt dans l’Ouest que l’on trouve l’essentiel des rastas de l’île”.

Et dans l’Ouest, impossible de passer à côté de celui que tout le monde appelle “Rastaman” à Grande-Fontaine. Son bazar en bois sous tôle, dans un angle de rues, propose aussi bien des drapeaux ou gadgets que des produits artisanaux, des tisanes, parfois même des légumes, “mais pas de zamal ( cannabis) , comme c’est bien indiqué sur les panneaux”, précise ce Saint-Paulois aux longues dreadlocks.

Difficile pourtant de parler d’un “business” vraiment rémunérateur dans son cas, même si son commerce est devenu une étape bien connue des “gens qui savent rester roots, notamment des touristes zoreils”.

D’ailleurs, “Rastaman” travaille parfois pour la commune, par le biais de contrats aidés. “Pour moi, c’est aussi un moyen de montrer aux gens que les rastas sont des personnes comme tout le monde et pas des fainéants qui se contentent de fumer le joint”.

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