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La Réunion : un nouveau plan de lutte contre le chik et la dengue
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La Réunion : un nouveau plan de lutte contre le chik et la dengue
Le préfet et les autorités sanitaires (photo)  ont présenté jeudi le nouveau plan ORSEC destiné à prévenir et faire face
au chikungunya et à la dengue à la Réunion. Un dispositif revu et corrigé qui définit l’organisation de la gestion dans toutes les situations épidémiques.
C’est la version 3.0 du plan chikungunya. On s’en souvient, durant l’épidémie de chik qui a sévi dans l’île entre 2005 et 2006, les autorités ont eu une gestion pour le moins chaotique de la crise. Pris de cours par l’ampleur du phénomène, la préfecture avait bricolé en 2006 un plan pour tenter de faire face aux centaines de milliers de contaminations. Un dispositif qui avait été amélioré quelques mois plus tard, sur le modèle des plans de lutte contre les pandémies comme la grippe aviaire.
Cinq ans plus tard, le plan vient d’être revu et corrigé par l’agence régionale de santé (ARS) et validé le 18 avril dernier par le préfet. “C’est un dispositif ambitieux fondé sur une politique de prévention et de veille qui s’articule avec des moyens nationaux et locaux pour prévenir et traiter ces maladies”, souligne Chantal de Singly, directrice de l’ARS.
 Si les autorités ont compris cette fois l’intérêt de prévenir un risque d’arbovirose, peu d’éléments ont évolué dans cette nouvelle version, à part la prise en compte du risque de la dengue dans le dispositif. Mais les actions restent similaires car le vecteur de ces maladies est le même : le moustique. En revanche, les niveaux de risques ont été élargis à neuf catégories allant de l’“absence de cas” (niveau 1A) – le  cas aujourd’hui - à la “fin d’une épidémie”, en passant par une “épidémie massive” (niveau 5). En fonction de chaque contexte épidémiologique, ont été définis des seuils (veille, alerte, épidémie) correspondant aux moyens proportionnels à mettre en œuvre.
SITUATION ÉPIDÉMIQUE FRAGILE
Le chef des opérations est la directrice de l’ARS mais le préfet reprend la barre à partir du jour où la Réunion passera en seuil épidémique. Le niveau d’intensité de l’épidémie sera apprécié en fonction du nombre de cas, des hospitalisations, de la sévérité des formes cliniques, de la dynamique de l’épidémie, des capacités opérationnelles…
“Ce dispositif n’est pas figé”, insiste Marie Babille, coordinatrice du service de lutte anti-vectorielle (LAV). Comme cela avait été le cas en 2006, le recours à des militaires et à des spécialistes métropolitains est prévu en cas d’épidémie majeure. À la différence que déjà 170 agents de LAV sont déjà opérationnels, sans compter les 500 emplois aidés du “plan ravines” que le préfet a d’ailleurs annoncé qu’il avait l’intention de renouveler. Un nouveau comité d’experts des arboviroses, plus restreint, voit aussi le jour avec ce plan. Celui-ci sera chargé de jauger la situation épidémique et d’aider à la prise de décision.
 Au final, ce qui a le plus évolué entre les plans sont des actions qui ont été mises en place ces dernières années : le renforcement des effectifs de lutte anti-vectorielle et une meilleure organisation de la veille sanitaire. Comme le rappelle Laurent Filleul, responsable de la cellule interrégionale d’épidémiologie (Cire) océan Indien : “La Réunion est dans une situation épidémique fragile”.
La dengue est une menace permanente car la population n’est pas immunisée contre ce virus et près de 60 % des Réunionnais peuvent encore contracter le chikungunya.
Le Journal de l’île de la Réunion, 17 juin 2011.
 
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