Publicité

La Réunion : un regard plutôt rassurant sur l’avenir de la filière sucre

1 mai 2011, 20:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La Réunion : un regard plutôt rassurant sur l’avenir de la filière sucre

Dans une interview accordée au Journal de l’île de la Réunion, Florent Thibault, délégué général du syndicat du sucre et co-président industriel de l’interprofession, porte un regard plutôt rassurant sur l’avenir de cette filière.

D’abord les quotas et les prix garantis dont la Réunion bénéficie jusqu’ici dans le cadre de l’OCM Sucre (Organisation Commune de marché). Des menaces planent sur la pérennité de ce régime au-delà de 2014. Comment la filière (sucre) aborde-t-elle cette échéance ?

A cette question, Florent Thibault répond : « La filière canne-sucre dépend certes des règlements négociés à l’échelle européenne, voire mondiale. Mais il ne faut pas oublier que la Réunion est aussi une région ultrapériphérique, et qu’elle bénéficie à ce titre du POSÉI, un programme d’options spécifiques lié à l’éloignement et l’insularité. Contrairement à l’OCM Sucre, celui-ci n’est pas enfermé dans un calendrier. La chance du sucre réunionnais, c’est qu’il bénéficie des avantages d’une filière structurée au niveau national (France) et européen et qu’il a des spécificités locales à faire valoir. Avec les Antilles, la Réunion est le seul producteur européen de sucre de canne. Les règlements sucriers peuvent changer, mais personne ne pourra remettre en cause les handicaps structurels auxquels notre île est confrontée et que Bruxelles s’est engagée à compenser dans le cadre de l’article 349 du Traité de Fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) ».

Le journaliste du JIR rappelle à son interlocuteur que pour répondre aux exigences de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Europe n’avait  pourtant pas hésité en 2006 à réduire le prix du sucre de 36%. « La réforme majeure ayant déjà eu lieu en 2006 avec la baisse de 36% du prix de référence et la réduction des quotas, les inquiétudes ne sont plus les mêmes. Aujourd’hui les cours mondiaux du sucre ont considérablement augmenté et le prix de référence fixé par l’Europe n’est pas aberrant comparé à cette évolution », explique le responsable du syndicat du sucre réunionnais.

Florent Thibault exclu d’ailleurs tout scénario catastrophe, et soutient que l’échéance de 2014 ne « représente pas une menace majeure pour la Réunion ». Avant d’ajouter : « Certains ont tendance actuellement à créer de l’inquiétude alors que le climat est optimiste au sein de la filière ».

Pour le syndicat du sucre, l’un des enjeux majeurs de la filière sucre à la Réunion, c’est sa capacité à produire. « Notre facteur limitant actuellement, ce n’est pas le cadre juridique et économique dans lequel on évolue, mais les problèmes fonciers auxquels le secteur est confronté », affirme-t-il. Le nouveau schéma d’aménagement régional (SAR) transmis au Conseil d’État laisse ouvertes toutes les possibilités, celles du pire comme du meilleur, selon Florent Thibault : «  Si on se montre très vigilant, alors ce schéma sera soutenable pour la filière. Mais (…) une interprétation extensive des grands principes contenus dans le SAR pourrait nuire considérablement au monde agricole ».

«Notre  statut  d’ultrapériphéricité ne nous offre pas seulement des garanties, il nous impose aussi des devoirs. On doit tendre vers une démarche de progrès. Planteurs et industriels sont obligés d’accroître leur productivité car le prix du sucre actuellement défini par Bruxelles n’a pas non plus vocation à être revalorisé. Or les coûts augmentent. Si l’on veut éviter l’effet ciseaux, on est condamnés à produire mieux », poursuit le responsable du syndicat du sucre.

« Dans l’industrie sucrière, les gains de productivité sont de l’ordre de 3% par an. Le développement de la mécanisation, l’introduction de nouvelles variétés, l’augmentation progressive de la taille des exploitations peuvent aider les planteurs à gagner à leur tour en productivité. C’est un travail de longue haleine que nous devons mener ensemble », soutient Florent  Thibault.

Source : Le Journal de l’île la Réunion, 2 mai 2011.

 


 

Publicité