Uniformes, cartables, baskets, livres… La liste des achats pour la rentrée scolaire s’allonge d’année en année. Alors que les prix, eux, ne cessent d’augmenter. La bourse des parents fait grise mine, avec des dépenses dépassant les Rs 10 000 dans certains cas.

Elle avait investi Rs 6 000 l’année dernière pour bien équiper sa fille pour la rentrée. Cette fois, dit Jayne Kanthan, ce montant a été «largement dépassé». Pour la plupart des parents, à chaque début d’année, pour la rentrée scolaire, le budget familial explose. D’autant plus que d’année en année, les dépenses augmentent.

Jayne Kanthan explique que sa fille Moira est en Std III à l’école primaire De La Salle R.C.A. Et qu’elle a dû acheter des «baskets, uniformes, vêtements sportifs, cartable et autres effets scolaires». Il faut ajouter à cela «le transport scolaire, qui exige des paiements d’avance». Pour que la bourse ne fasse pas trop grise mine, Jayne Kanthan a une astuce. «Comme chaque année, mon boni de fin d’année a été mis de côté pour encourir ce type de dépenses.»

Idem pour Diana Florine, mère de trois enfants. «Le budget de Noël, au lieu de le consacrer uniquement aux jouets, il sert aujourd’hui à amortir les frais des effets scolaires. Et ce, bien que cela fasse grimacer les tout petits», dit-elle. L’admission de son fils en Std I à l’école Bon Secours exige un budget considérable, fait-elle valoir. «Il doit être vêtu pendant l’année des uniformes imprimés du logo de cette enseigne scolaire. Il nous faut donc prévoir l’achat des chemises à Rs 130 l’unité, des shorts au coût de Rs 150 l’unité et même des chaussettes imprimées à Rs 35 la paire», avance-t-elle. Et si les livres sont offerts gratuitement aux enfants, des frais pour des dossiers individuels et photocopies de contrôle rentrent en jeu pour une somme de Rs 300 pour l’année. Sans oublier la cotisation à la Parent Teacher Association, qui s’affiche à Rs 300 par an. Ce sont des petites dépenses accumulées qui font du poids dans la balance, dit-elle.

Les frais sont encore plus conséquents pour ces parents qui ont décidé d’inscrire leurs enfants dans une école privée. Selon Andrea Rendon, dont le fils Santiago était scolarisé dans une école préscolaire privée, les frais encourus s’élevaient à Rs 17 000 l’an dernier. Cette année toutefois, ce montant devrait être moindre car elle a opté pour un établissement scolaire privé moins cher.

Avec l’inscription de sa fille Molly en Std I à Hampstead (école basée sur un système anglophone) à Pamplemousses, Josiane Pierre aura des dépenses qui pèseront très lourd dans son budget mensuel. «Nous avons déjà versé Rs 29 800 pour le dépôt, les frais d’inscription et de fournitures scolaires, entre autres», explique la jeune maman. Ces frais, ajoute-t-elle, excluent toutefois d’autres dépenses pour les uniformes ou le cartable, renchérit-elle. Et ce n’est pas tout : il faut encore trouver Rs 4 000 chaque mois pour payer les frais scolaires et Rs 1 600 pour le transport.

Cependant, si les dépenses pour le primaire sont lourdes, elles le sont davantage pour le cycle secondaire. Le budget devrait, en effet, dépasser les Rs 10 000 par enfant. Notamment en raison du prix des livres, qui coûtent de plus en plus cher. «Rien que pour l’achat des livres pour ma fille qui est en Form IV, j’ai dû débourser Rs 3 000 et il reste encore des livres à acheter. Et cela n’inclut pas les uniformes, polo shirts avec le logo de l’école et les chaussures», souligne un parent rencontré au Book shop Bonanza.

Quant aux leçons particulières, elles avoisinent aujourd’hui les Rs 1 000 par matière, sinon plus. Sans compter qu’en janvier, il faut débourser une «avance», ce qui double la somme à trouver, expliquent les parents.

Et cette année, il faudra débourser plus pour les uniformes d’écoles. Entre 5 % et 10 %. En raison notamment de la hausse des coûts des matières premières. Chez Petronic, spécialiste en uniformes à la rue Jummah Mosque, à Port-Louis, la gérante a maintenu ses prix en raison de la baisse du pouvoir d’achat. Vous pourrez donc y trouver des chemises qui démarrent à Rs 105 ou des tuniques à partir de Rs 330. Selon la responsable du magasin, la plupart des parents achètent cash. «On note qu’il y a une conscientisation du Mauricien par rapport à l’épargne. La plupart des parents mettent de l’argent de côté», remarque-t-elle.