Pari réussi pour Rundheersing Bheenick, gouverneur de la Banque centrale ( BoM). Deux mois après le lancement d’une ligne de crédit en devises étrangères destinée aux opérateurs engagés dans l’exportation ou le tourisme, le dollar et l’euro se sont stabilisés. Mardi, l’euro se vendait à Rs 38,73 et le dollar à Rs 31,39 à la BoM. Soulignant que la BoM a une responsabilité envers toute la nation, Rundheersing Bheenick a indiqué que cet organisme a pour devoir « de maintenir la stabilité des prix et la stabilité monétaire. Un glissement de la roupie mauricienne aurait été une démarche dangereuse.» Une déclaration faite vendredi dernier, au siège de la BoM, lors de la signature du premier protocole d’entente entre cette instance et la Mauritius Post & Cooperative Bank en vue du déboursement de la première tranche de la ligne de crédit. Le bénéficiaire était Shakeel Nundlall, directeur de l’ Investment Group Ltd , engagé dans l’hôtellerie.

A cette occasion, le gouverneur de la BoM a expliqué que des réserves ont été accumulées en juin. « Ainsi, la roupie s’est ajustée autour de 5% par rapport au niveau actuel de l’indice du taux de changes. Nous portons une attention particulière au niveau de la vie et à l’indice des prix à la consommation » , at- il ajouté.

Du côté de Thomas Cook, le Chief Executive Offi cer Feroz Dahoo fait valoir que « la mise en place de cette ligne de crédit en devises a eu le mérite de nous éviter une dépréciation de la roupie. » Une option, qui selon lui, « n’est certainement pas bonne conseillère » . Une dépréciation soutenue et accentuée aurait eu des « effets collatéraux irréversibles » . Et, Feroz Dahoo estime que « la valeur actuelle du dollar autant que celui de l’euro conviennent et au secteur de l’exportation et à celui de l’importation » . Kee Chong Li Kwong Wing, porte- parole économique du Mouvement militant mauricien à l’Assemblée nationale, a, lui, fustigé l’attitude de certains opérateurs.

Selon lui, ils se plaignent des effets associés à la crise financière mondiale et européenne, mais n’ont pas jugé utile de tirer profit de la ligne de crédit.

« La Banque Centrale n’a rencontré que réticence » , clame le député . Il fustige ces opérateurs qui n’utilisent pas la ligne de crédit « pour se restructurer et revoir leur coût d’opération, diversifier leurs marchés en exploitant les potentiels de l’Inde et de la Chine. Il faut éviter une politique de détente monétaire à outrance » . Pour Kee Chong Li Kwong Wing, ces derniers veulent réaliser des gains considérables dans le cadre des opérations de conversion des devises fortes face à une roupie fortement dépréciée.

Et d’affirmer : « C’est le peuple qui va payer les pots cassés. »
 
 
 
 
 
 

Lindsay PROSPER