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La rue ukrainienne continue de vouloir le départ de Ianoukovitch

22 février 2014, 07:43

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La rue ukrainienne continue de vouloir le départ de Ianoukovitch

 

Les manifestants antigouvernementaux se sont rassemblés autour de leurs chefs de file vendredi place de l'Indépendance et, entre colère et déception, ils les ont écoutés présenter l'accord passé avec le président ukrainien Viktor Ianoukovitch.
 
Si les concessions faites par le chef de l'Etat peuvent apparaître comme des avancées, elles ne règlent pas le problème principal qui, pour les opposants, demeure le départ de l'homme fort de l'Ukraine.
 
L'émotion était palpable au passage d'un cercueil contenant l'une des 77 personnes tuées au cours des trois journées de violence qui ont fait basculer Kiev dans l'insurrection.
 
Au passage d'un deuxième cercueil porté par la foule, un manifestant vêtu d'un treillis militaire s'empare d'un porte-voix et soulève une clameur d'approbation. "Nous voulons qu'il (Ianoukovitch) soit parti dès demain", lance-t-il.
 
L'accord approuvé par les trois chefs de file politique de l'opposition, dont l'ancien boxeur Vitaly Klitschko, n'est pas du goût de tous. "Mon camarade a été abattu et nos représentants serrent la main d'un meurtrier, c'est une honte", dit un manifestant.
 
"Nous vous avons donné la chance de devenir ministres dans l'avenir et peut-être même président mais vous n'avez pas répondu à notre première demande - que ce criminel quitte le pouvoir".
 
"Nous, le peuple, disons aux hommes politiques qu'il n'est pas possible que Ianoukovitch soit président jusqu'à la fin de l'année. Il doit être parti demain à 10h00".
 
"S'il n'est pas annoncé demain à 10h00 que Ianoukovitch est parti, nous attaquerons avec des armes", ajoute-t-il. Ce sont des sifflets et des moqueries qui ont accueilli les propos de Klitschko estimant que l'accord conclu avec Ianoukovitch était "très important".
 
L'accord prévoit des concessions de la part de Ianoukovitch dont une élection présidentielle anticipée, la formation d'un gouvernement de transition et le retour à la Constitution de 2004 qui limite les pouvoirs du chef de l'Etat et notamment son droit de regard sur la formation du gouvernement.
 
Klitschko a été contraint de s'excuser d'avoir serré la main de Ianoukovitch, déclarant à la foule: "si j'ai offensé quelqu'un, j'en demande pardon".
 
De nombreux opposants ont exprimé leur refus de cet accord.
 
"Je vais combattre jusqu'à la mort", a promis Bassili Stefaniouk, 50 ans, ancien soldat dans l'armée soviétique qui avait participé à l'intervention en Afghanistan.
 
"Nous avons été trahis", juge-t-il. "Nous ne sommes pas ici à cause de Klitschko ou Iatseniouk. Nous sommes ici pour nous débarrasser de Ianoukovitch".
 
"Nous ne suivrons pas Klitschko et les autres. Ils ont serré la main d'un gangster et ils ont dansé avec le diable", ajoute un autre homme de 35 ans, originaire de Lvov.