La place des neuf régions ultrapériphériques européennes (RUP) dans le marché intérieur de l’Union et dans le marché régional… Vaste débat, constate le Journal de l''''île de la Réunion dans son édition de ce jeudi 5 mai.

C’est pour définir la stratégie européenne à venir (2014-2020) pour ces territoires (d’outremer ou ultrapériphériques) que Michel Barnier, commissaire européen, s’est vu accorder l’expertise d’un conseiller spécial. Il s’agit de Pedro Solbes (photo), ancien membre du gouvernement espagnol et ancien commissaire européen. Sa mission : dresser les options permettant une meilleure intégration des RUP dans le marché intérieur européen et régional mais aussi lister les atouts de ces territoires. En somme, il aura à  dresser les avantages à tirer des RUP qui bénéficient d’importantes aides (l’Europe met 7,9 milliards d’euros pour 2007-2014 pour 9 territoires).

Le rapport de Pedro Solbes, qui doit être rendu fin juin à Michel Barnier, puis présenté au plus tard “en septembre à la commission”, pèsera certainement dans les montants des aides et les secteurs soutenus dans les RUP par Bruxelles entre 2014 et 2020.

Le conseiller spécial fait donc la tournée des territoires concernés.  Après avoir visité les Canaries, Madeire et les Açores, il est de passage à La Réunion jusqu’à vendredi. Arrivé mercredi, il explique : “L’analyse doit prendre en compte le marché européen mais aussi le marché régional des RUP. Ces derniers offrent par ailleurs à l’Europe une présence mondiale et des possibilités supplémentaires notamment dans les secteurs stratégiques de l’environnement”.

“Les RUP doivent bénéficier de meilleurs canaux de commercialisation avec l’Europe, de moyens pour l’éducation afin d’impulser une croissance dans leur région et d’une implication accrue pour les secteurs qui constitue les nouveaux défis”, ajoute-il. 

La place dans leur environnement régional est évidemment au cœur du sujet. Pour l’eurodéputé Elie Hoarau, l’intégration double dans le marché intérieur européen et régional est “un exercice chargé de contradictions et de difficultés qui nécessitera la mise en œuvre de nouveaux outils”. Pedro Solbes estime d’ailleurs que “les deux instruments classiques, que sont les normes spécifiques de concurrence et le Posei doivent être amplifiés pour les RUP”. Le conseiller spécial devait rencontrer la Région et le Département mercredi avant d’avoir des discussions avec  les porteurs de projets dans l’agroalimentaire, les énergies, les TIC ainsi que  la recherche et développement.

Le Journal de l’île de la Réunion, 5 mai 2011.