Deux femmes ont failli se noyer le dimanche 22 janvier au large de Langevin, dans le sud de l’île. Emportées par une vague, elles sont restées près d’une heure dans l’océan. Des pêcheurs du coin ont réussi à les récupérer dans une barque avant l’arrivée des secours. L’intervention s’est achevée par leur hélitreuillage puis leur transfert à l’hôpital de Saint-Pierre.

En combinaison et un sourire mi-ravi mi-gêné aux lèvres, il sort du port de Langevin sous les applaudissements d’une petite foule. Johan Fruteau de Laclos vient, avec plusieurs pêcheurs de Langevin, de sauver la vie de deux jeunes femmes. La scène a eu lieu hier, et suscité beaucoup d’émotion.

Vers 15h30, deux copines installées depuis peu à la Réunion ont été emportées par une vague. Venues partager un camping avec des amis, Emilie et Angie semblent avoir voulu prendre des photo depuis un petit bassin qui surplombe l’océan. C’est là qu’une vague les a saisies, ainsi qu’un homme. Si celui-ci a pu en réchapper, les deux femmes, âgées de 27 et 32 ans, ont dérivé au large, à au moins un kilomètre de la côte. "Elles ont intelligemment réagi, commente une amie sur place au moment des faits. Elles se sont laissées porter par le courant pour ne pas être projetées contre les rochers. Je les suivais des yeux. J’ai eu la trouille : un moment je ne les voyais plus."

Des spectateurs de la scène donnent alors l’alerte, et suivent depuis le ponton les deux femmes qui s’éloignent de plus en plus. "Quand Johan a vu ça, il est parti les chercher", rapporte le frère de l’intéressé. Ce chasseur de 30 ans sort tout juste d’une fête. Ce qui ne l’empêche pas de se mettre à l’eau très rapidement. Arrivé à proximité des deux victimes, il les rassure et les aide à ne pas sombrer à l’aide de la petite planche qu’il a avec lui. "Elles étaient un peu fatiguées quand même", rapporte celui-ci. D’autres pêcheurs montent alors dans une barque pour les rejoindre. "Le courant était fort, il descendait vers Saint-Pierre", détaille l’un d’eux, David Nicolle, 74 ans.

"On a dû ramer, le moteur ne se mettait pas en route." Accompagné d’un pompier, lui, Armand Pitou - le propriétaire du bateau - et Jean-Michel Lebon parviennent à rejoindre le trio et le hisser sur l’embarcation. "On a eu un peu de difficulté à mettre les naufragées dans la barque, relate David Nicolle. Il y en avait surtout une qui avait le dos abîmé par sa chute." L’équipée attend l’arrivée des secours, qui mettront environ une demi-heure.

Les jeunes femmes sont alors transportées sur une vedette de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), puis sur une autre, plus grande, afin d’être hélitreuillées jusqu’à l’hôpital de Saint-Pierre. En état de choc, mais indemnes.

Emeraude Zorer, Le Journal de l’île de la Réunion

Emeraude Zorer, Le Journal de lle de la Runion.