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La Réunion : la consommation des ménages, principal moteur de la croissance
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La Réunion : la consommation des ménages, principal moteur de la croissance
La consommation des ménages a été le principal moteur de la croissance économique à la Réunion tout au long de la période 2000-2008 et reste soutenue. L’investissement constitue le deuxième pilier de cette croissance. Et la crise n’a pas inversé la tendance.
Selon l’Iedom (Institut d’émission des départements de l’Outre-mer), entre 2000 et 2008, le PIB (Produit intérieur brut) a augmenté de 7,1% par an en moyenne. En effet, note l’Iedom, même si la consommation des ménages a ralenti sensiblement depuis 2006, elle reste soutenue, y compris au plus fort de la crise. En effet, en 2009, année de récession, où le PIB a reculé de 2,5%, la consommation des ménages a continué de progresser. Une transformation permise par l’élévation du niveau de vie des Réunionnais, qui se traduit par la baisse de la part du budget consacré à l’alimentation au profit des transports, de l’équipement du foyer, des services et de l’hôtellerie-restauration.
Cette consommation, les Réunionnais la financent en premier lieu à l’aide de leurs revenus. Les deux ayant connu une croissance commune de 5,8% par an en moyenne de 2000 à 2008. Quant au recours au crédit à la consommation, après avoir progressé de 2006, il a baissé depuis 2009. Les Réunionnais s’endettent d’abord pour financer l’achat de biens d’équipements ou de véhicules (voitures, téléphones portables, lave-linge, réfrigérateur, congélateur...). A noter par ailleurs qu’à la Réunion, la moindre capacité d’endettement est réservée en priorité, et pour les trois-quarts, au financement de la résidence principale.
Amélioration des équipements privés et publics
La Réunion est engagée, depuis plusieurs décennies, dans un processus d’amélioration de ses équipements publics et privés, observe l’Iedom. L’investissement constitue donc un des piliers de la croissance, derrière la consommation des ménages. Il s’est appuyé jusqu’ici sur une demande de logements importante, soutenue par la pression démographique et les mesures fiscales incitatives, mais également sur les grands travaux publics.
La construction a ainsi représenté 62,9% de l’investissement global en 2007, avec 2,2 milliards d’euros. Toutefois, l’activité dans le BTP s’est très nettement dégradée à partir du milieu de l’année 2008. L’Iedom invoque la baisse conjointe de la demande privée de logements et de la commande publique. À ces raisons s’ajoute également la perte de confiance des investisseurs, conséquence directe des revirements législatifs du gouvernement en matière de défiscalisation immobilière. À tel point, rappelle l’Iedom, que la contraction d’environ un tiers des effectifs du BTP entre 2008 et 2010, a intégralement effacé la progression enregistrée entre 2005 et 2008. Le secteur compte environ 17 000 salariés aujourd’hui, soit un niveau proche de celui de 2005.
La reprise toujours pas d’actualité
Dans ce contexte, la reprise n’apparaît toujours pas d’actualité. Et ce, malgré une demande forte, estimée entre 170 000 et 180?000 logements à horizon 2030. Aujourd’hui, pour le seul secteur de logements sociaux, la demande insatisfaite est évaluée à 25 000.
En ce qui concerne les grands travaux, l’Iedom rappelle qu’après le chantier d’irrigation du littoral Ouest, le Boulevard Sud et la route des Tamarins, l’abandon ou le report de nombreux projets par les municipalités ont engendré un véritable trou d’air dans l’activité du BTP à partir de fin 2008. La commande publique, qui progressait en moyenne de 16,9% par an entre 2003 et 2008 (pic de 1,1 milliard d’euros), a chuté de 27,9% en 2009.
Pour l’heure, la nouvelle mouture des accords de Matignon prévoit des investissements à hauteur totale de 2,2 milliards d’euros financés par l’État, la Région, l’Europe et la société aéroportuaire. Ils portent sur trois projets : la construction de la nouvelle route du littoral, la réalisation du réseau de transport en commun en site propre et l’aménagement des plates-formes aéroportuaires de Roland-Garros et Pierrefonds.
(Source : Le Journal de l’île de la Réunion)
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