L’Insee publiera dans quelques semaines l’évolution du PIB dans l’île en 2011. Après deux années de récession, l’économie réunionnaise espère renouer avec la croissance, mais cet espoir est pour le moment loin d’être garanti.

En 2012, en revanche, les perspectives semblent légèrement mieux orientées si l’on en croit l’étude diffusée mercredi par le cabinet d’analyse économique et de conseil Asterès. Pour la quatrième année consécutive, l’institut calcule région par région les taux de croissance.

Dans l’île, le PIB devrait augmenter de 0,5% environ selon le cabinet, un chiffre retenu également pour les Antilles et la Guyane. Si ce scénario se confirme, la Réunion ferait légèrement mieux que la France métropolitaine dans son ensemble et de certaines régions comme La Lorraine et la Picardie où la récession est attendue pour 2012.

Dans les projections établies par Asterès, seul un territoire comme la Corse est capable d’afficher une croissance potentielle de 1 point. Dopée depuis une dizaine d’années par le tourisme et la construction, l’île de Beauté devrait continuer à bénéficier du programme d’investissement destiné à combler ses handicaps avec le continent.

Le chômage s’est stabilisé au mois d’avril

En avril, le nombre de chômeurs de catégorie A, B, et C est resté relativement stable, ne progressant que de 0,2% par rapport au mois de mars. Cette très faible évolution ne doit toutefois pas masquer la réalité des statistiques : la Réunion compte toujours près de 139 000 demandeurs d’emploi en quête d’une activité stable. En glissement annuel, c’est-à-dire entre avril 2011 et avril 2012, cette population a progressé de 4,9%, ce qui signifie que 6 500 personnes supplémentaires se sont retrouvées sans emploi.

Dans le détail, le chômage frappe indifféremment les hommes et les femmes. Celles-ci représentent aujourd’hui 51% des demandeurs d’emploi dans l’île, un chiffre en progression de 4,7% sur un an.

L’analyse par tranches d’âge est également révélatrice de l’incapacité de l’économie réunionnaise à générer de l’activité. Les moins de 25 ans représentent toujours 15% des chômeurs, un niveau que l’on retrouve également chez les seniors. Mais autant le chômage des jeunes est resté relativement constant sur un an (+1,7%), autant celui des 50 ans et plus a littéralement explosé avec une hausse de près de 20% sur la même période. C’est une évidence : la crise économique a particulièrement affecté cette catégorie d’actifs au cours de ces derniers mois et rien n’indique, pour le moment, que cette tendance lourde pourrait être inversée d’ici la fin de l’année.

(Source : Le Journal de l’île de la Réunion).