Trois nouvelles infections de dengue viennent d’être identifiées dans l’Ouest de l’île. Après l’annonce il y a dix jours de quatre cas autochtones, les autorités sanitaires se disent désormais "très vigilantes". D’autant plus qu’une étude vient de montrer que 97 % de la population n’était pas immunisée contre ce virus.

Dix jours après la découverte de quatre cas autochtones de dengue dans le quartier de Bellemène à Saint-Paul, trois nouveaux malades viennent d’être identifiés dans l’Ouest. Au total, sept personnes  ont été infectées par le virus.

Un foyer de transmission se dessine sur Saint-Paul (Bellemène et centre-ville), mais des cas ont aussi été repérés à la Saline-les-Hauts et à Piton Saint-Leu. “La situation est encore modérée, néanmoins cela montre une circulation virale de la dengue, comme l’on n’en a pas vu depuis 2004 », observe Laurent Filleul, responsable de la cellule interrégionale d’épidémiologie (Cire) de l’océan Indien. En 2004, un foyer épidémique avait concerné quelques centaines d’habitants dans l’Ouest.

Les autorités sanitaires restent donc “très vigilantes » face à la présence de ces nouveaux malades. Comme l’explique l’épidémiologiste de la Cire, “tous les facteurs sont réunis : nous avons des conditions météorologiques optimales pour le moustique, un virus qui a une affinité particulière pour l’aedes albopictus et une population naïve (ndlr : qui n’est pas immunisée contre la dengue)"

3,1 % des Réunionnais immunisés

Selon une étude de séroprévalence menée par l’Agence de santé de l’océan Indien (ARS-OI) et la Cire, en collaboration avec l’établissement français du sang (EFS) et le centre hospitalier universitaire (CHU) de la Réunion, seulement 3,1 % des Réunionnais possèdent des anticorps susceptibles de combattre la dengue (9 % chez les plus de 50 ans). L’étude, menée sur 1 800 donneurs de sang, étonne les spécialistes qui s’imaginaient un taux plus élevé. En effet, entre 1977 et 1978, une épidémie de dengue avait atteint environ un tiers des Réunionnais. “Entre les décès, les naissances et les flux migratoires, il y a eu un brassage important qui a fait baisser l’immunité de la population », explique Laurent Filleul.

Source : Le Journal de l’île de la Réunion